Déclarations emphatiques, menaces hyperboliques, les langues se délient sur le Brexit. Mais les dents se cassent sur l’Irlande… Analyse par Frédéric Rollin, est conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.

Et l’Europe reste de marbre : en cas de sortie du Royaume-Uni, une forme de contrôle devra être mise en place sur les produits anglais. Pour les Britanniques, une frontière à l'intérieur de l’Irlande est incompatible avec les accords de Belfast et mettrait en danger l’unité du royaume en réveillant la volonté d’indépendance irlandaise.

Les négociations sur le Brexit tournent donc en rond et les voix pro-européennes brandissent l’idée d’un nouveau référendum. Si de telles stratégies ont déjà connu le succès, au Danemark en 1993 et en Irlande en 2002, leur victoire est en l’espèce loin d’être acquise, car l’avancée du Bregret dans les sondages reste fragile et il sera difficile de trouver suffisamment d’élus pour soutenir un second vote.  

De plus, le Parlement britannique a été élu après le référendum, avec la tâche de mener le Brexit. Qu’il décide d’une nouvelle consultation semble politiquement inacceptable. Il faudrait donc de nouvelles élections parlementaires. Et si le référendum aboutit de nouveau au Brexit, il faudra recommencer les négociations, dans un temps extrêmement limité. Oublions cette idée… 

Il faut donc négocier. Et si les discussions irlandaises aboutissent à un compromis temporaire, ainsi que l’indiquent depuis quelques jours les négociateurs, faudra-t-il encore pour obtenir un soft-Brexit les votes des 28 Parlements européens sur le projet de sortie dans son ensemble. Donc, en quelques mois, avancer sur la question irlandaise, trouver une entente sur l’immigration, le commerce et les flux de capitaux, et mettre d’accord les 28 Parlements.

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