Toujours discret, mais convaincant, le patron de Moneta AM s’exprime à cœur ouvert sur les souscriptions, l’ISR, la macro… Discussion avec Romain Burnand qui a fait de sa boutique une véritable institution.

Environnement : La macro est-elle un mal nécessaire ?

Soit c’est un mal nécessaire, soit c’est un bien inutile : comprendre l’économie, c’est une quête perpétuelle. Il est vrai qu’il est pour nous plus facile d’avoir une compréhension des sociétés que de l’ensemble de l’économie. L’économie nous aide à comprendre les risques de l’environnement, plus qu’à prendre des décisions d’investissement.

Maison : Les souscriptions sont suspendues pour Micro Entreprises, ce n’est pas difficile de refuser de l’argent ?

Bien sûr que c’est difficile, mais ce fut moins difficile en 2009 qu’en 2006 : les clients ont depuis compris que le fonds est fermé pour tout le monde, même pour nous.

Mais en termes de stratégie de gestion, c’est ce qu’il fallait faire.

Métier : Tout le monde parle d’ISR, sauf toi ; c’est par snobisme ?

On préfère faire les choses que de les annoncer.

Nous sommes très actifs au niveau de la corporate gouvernance, et ce depuis longtemps. Je pense que nous sommes la société de gestion la plus impliquée dans ce domaine en France. Les dirigeants d’Altamir, espérant nous faire taire, nous ont même assignés en justice. Cela s’est retourné contre eux…

Par ailleurs, beaucoup de valeurs vertes sont en portefeuille, par goût mais aussi parce qu’il y en a beaucoup d’innovantes.

Perso : Et dans 5 ans ?

Tout est possible pour moi, je trouve que c’est sain de se sentir libre, et c’est un privilège de pouvoir choisir son activité. J’ai déjà plusieurs fois laissé une situation bien établie pour tenter une nouvelle aventure. Sinon il n’y aurait pas eu Moneta où depuis 15 ans je partage avec mes collègues de plus en plus nombreux la même passion pour l’investissement !