La question des retraites est intensément débattue en France. Elle est, au fond, assez simple. Mais on s’obstine souvent à la compliquer. De quoi s’agit-il ? L’analyse de Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France, dans Les Cahiers du Centre publiés par le Centre des professions financières.

La retraite par répartition, comme la nôtre, s’est généralisée après la deuxième guerre mondiale pour remédier aux inconvénients des régimes de capitalisation, durement éprouvés par l’inflation.

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Sans contester l’avantage-clé de la répartition, qui est de souder le sort des différentes générations en une solidarité commune, il est, néanmoins, important d’en souligner la faiblesse. Celle-ci tient au fait que son équilibre dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités.

Or ce rapport ne dépend pas des caractéristiques techniques des régimes. Il dépend de l’évolution démographique.

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La répartition des différentes tranches d’âge de la population européenne pouvait encore, en 1950, être représentée par une « pyramide » avec une base large pour les classes jeunes et une montée graduelle vers la pointe pour les classes plus âgées. Aujourd’hui, il n’en est plus ainsi : la base s’est rétrécie avec un renflement de la tranche des 40 ans.

En 2050, ce ne sera plus du tout une pyramide, mais plutôt un tronc d’arbre vertical avec un renflement vers 60 ans.

L’espérance de vie en Europe, qui était de 65 ans en 1950, est aujourd’hui de 75 ans et devrait dépasser 80 ans en 2050.

Les effets économiques de ce vieillissement sans précédent sont considérables, notamment sur le poids croissant des retraites.

Alors que la croissance de la population active est en train de se stabiliser, la population âgée augmente fortement.

En Europe il y avait :

  • 20 retraités pour 100 actifs en 1950, soit : 5 actifs pour 1 retraité
  • 32 retraités pour 100 actifs en 2000, soit 3 actifs pour 1 retraité
  • 56 retraités pour 100 actifs en 2015, soit 1,8 actifs pour 1 retraité et on prévoit :
  • 74 retraités pour 100 actifs en 2050, soit 1,3 actifs pour 1 retraité

(ces chiffres sont voisins de ceux de la France)

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Le sujet n’est pas qu’européen : il est mondial.

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