On peut être stock-picker et s’intéresser à l’environnement… Diane Bruno qui vient de passer chez Eleva Capital en est la preuve.

Environnement : Quels sont les vents portants et les nuages que vous voyez à l’horizon ?

Nous discutons beaucoup avec les sociétés dans lesquelles nous investissons. Et ce que nous disent nos interlocuteurs, c’est qu’il n’y a ni catastrophe ni récession à l’horizon.

Nous sommes donc plutôt constructifs. Aux Etats-Unis, les sociétés disent que le cycle se poursuit. En Europe, on a souffert du ralentissement et de l’hypothèse d’une guerre commerciale mais les perspectives s’améliorent. Comme sur les marchés émergents selon les sociétés avec qui nous échangeons.

Maison : Eleva Capital, c’est de la gestion action. Ce n’est pas un peu restrictif à un moment où on assiste à des rapprochements de sociétés de gestion ?

Il faudrait demander à Eric Bendahan, son fondateur…

Eleva, c’est une jeune société de gestion créée en 2014, d‘abord sur une expertise actions grandes capitalisations, puis il y a eu une diversification sur le Long/Short et ensuite sur les small et mid cap.

Je pense qu’il y aura d’autres étapes à inventer pour poursuivre la diversification.

Métier : Pour un stock-picker, jusqu’à quel point on peut faire abstraction de l’environnement, économique et de marché ?

On est obligé, pour positionner son fonds, d’avoir un scénario afin d’identifier les risques et les opportunités du moment. Le stock-picking, c’est un regard intrinsèque sur une valeur mais en tenant compte de son environnement. Par exemple, en ce moment nous n’avons pas d’automobile en portefeuille car le secteur s’est écroulé en Europe et en Chine, et nous attendons d’avoir plus de visibilité sur la reprise du cycle pour nous repositionner.

Perso : Pourquoi quitter la gestion d’un fonds qui pèse 1 milliard d’euros (Mandarine Unique) ?

Précisément pour revenir à quelque chose de plus petit, de plus agile. On pouvait imaginer de lancer un fonds small cap… ou de partir ailleurs.

Après 9 très belles années chez Mandarine Gestion, j’ai eu envie de me relancer. Et quand j’ai été approchée, je pense que j’étais mure pour franchir le pas. C’est très excitant de rejoindre une jeune boutique.