Un symbole qui en dit long : au cours de la séance de jeudi dernier, le taux allemand à 10 ans est passé en-dessous du taux de dépôt de la Banque centrale européenne (BCE), fixé à -0,40% constate  Olivier de Berranger, directeur des investissements de la Financière de l’Echiquier.

Autrement dit, cela signifie qu’il est plus coûteux pour une banque de détenir des obligations émises par l’Etat allemand que de déposer ses liquidités auprès de la BCE.

Ceci traduit d’abord une réelle pénurie d’actifs notés AAA, mais reflète surtout des anticipations de taux toujours plus basses de la part des investisseurs. Alors que le 10 ans allemand avoisine les -0,40% et que son homologue américain a chuté sous la barre des 2% pour la première fois depuis 2016, la question est de savoir si les taux peuvent aller encore plus bas.

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En Europe, l’analyse est plus complexe, notamment parce que la situation est inédite : les taux européens sont sur leurs plus bas historiques, et le passage du 10 ans allemand sous le taux de dépôt de la BCE est une première.

Avec la nomination à la succession de Mario Draghi de Christine Lagarde, perçue comme une adepte des politiques accommodantes, il semble évident que la BCE abaissera son taux de dépôt dans les prochains mois. Une hypothèse appuyée par les différentes déclarations ou propos rapportés des membres de la BCE.

Alors que les conditions macroéconomiques sont toujours moroses et que les anticipations d’inflation repartent à la baisse, l’incertitude porte davantage sur le timing (dès la fin du mois de juillet ou à l’automne), et sur l’ampleur (10 ou 20 points de base), que sur la réalisation même de ce mouvement.

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