Placements - Ces objets du quotidien devenus fétiches

Jeux vidéo, baskets, cartes Pokémon ou de la NBA, vieux vinyles… Ils s’arrachent et leur cote s’envole aux enchères. Un vrai placement !

Par Éric Leroux

Une paire d’Air Jordan 1 (Nike) portée par le basketteur, un Super Mario 64, un vinyle à l’effigie d’Hendrix, une paire d’Air Jordan 4 Cactus Jack (de haut en bas et de g. à dr.).
Une paire d’Air Jordan 1 (Nike) portée par le basketteur, un Super Mario 64, un vinyle à l’effigie d’Hendrix, une paire d’Air Jordan 4 Cactus Jack (de haut en bas et de g. à dr.).

Temps de lecture : 4 min

Si l’art reste la vraie vedette des ventes aux enchères, avec des montants qui le réservent aux personnes les plus fortunées, il existe désormais une multitude d’objets du quotidien susceptibles de s’arracher lors des ventes. Certains d’entre eux peuvent même atteindre des montants astronomiques – de quoi vous inciter à regarder d’un autre œil les vieilleries qui traînent dans vos placards.

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Prenons les sneakers, très prisées des aficionados. Si tout le monde ne possède pas une paire unique portée par une star – comme les Nike Air Yeezy 1 de Kanye West, vendues 1,8 million de dollars au printemps, chez Sotheby’s –, ces baskets s’arrachent à prix d’or. « Comme pour tout objet, c’est la rareté qui conduit à la prise de valeur, explique Pierre Demoux, auteur de L’Odyssée de la basket (La Tengo). Les marques l’ont bien compris en créant un phénomène de séries limitées, avec des éléments qui les rendent distinctives : l’association avec un designer, la sortie d’un film, celle d’un jeu vidéo. » À peine plus chères à l’achat qu’une paire ordinaire, ces sneakers peuvent voir leur prix doubler, tripler ou quadrupler en quelques jours, « à condition qu’elles soient dans un état neuf et jamais portées », prévient Pierre Demoux.

Reste à mettre la main sur ces raretés, qui sont parfois tellement convoitées dans les magasins que les marques organisent quelquefois des tirages au sort pour choisir les heureux élus « autorisés » à les acheter. Côté marques, si Nike truste le podium des modèles les plus demandés, de nombreux autres fabricants peuvent créer le buzz et voir leurs modèles s’arracher auprès des collectionneurs. « Pour connaître les modèles en vogue et leur valeur, il existe des sites spécialisés comme StockX (États-Unis) ou Wethenew (France) », précise Pierre Demoux.

615 000

dollars

C’est le montant atteint, en 2020, par la paire d’Air Jordan 1, signée Nike, portée par le basketteur culte en 1985.

1,5

million de dollars

C’est le prix auquel s’est vendu cette année l’ancien jeu vidéo de Nintendo Super Mario 64, dans son état d’origine.

Spéculation. Plus inattendu : le marché des jeux vidéo anciens, qui connaît lui aussi quelques histoires flamboyantes, comme par exemple la vente, au printemps, d’un Super Mario de Nintendo, conservé dans son état d’origine, qui s’est envolé pour… 1,5 million de dollars ! Sans atteindre de tels sommets, les marchés français et européen ne sont pas en reste : « Nous constatons depuis 2013 une augmentation des prix pour les jeux rétro, dès lors qu’ils sont rares et en bon état », commente Alexis Jacquemard, spécialiste de la pop culture de la maison Millon. L’engouement est tel que, sur 420 lots proposés lors de sa dernière vente, seuls 15 n’ont pas trouvé preneur. « Les acheteurs ont entre 35 et 45 ans, ils gagnent assez bien leur vie et maîtrisent les codes de la culture du jeu vidéo », explique l’expert. Selon lui, ce sont les jeux Nintendo qui sont les plus demandés, notamment les plus grosses licences, mais, comme dans tout autre domaine, ils doivent être dans un état neuf et si possible toujours dans leur emballage d’origine. Si vous avez snobé le cadeau de grand-mère il y a vingt ans et possédez une telle pépite dans votre grenier, sachez que vous pouvez espérer en tirer plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’euros selon sa rareté.

  • Convoitées. Même engouement pour des cartes à collectionner a priori banales : des Pokémon…
  • … des sportives (ici, Stephen Curry, champion des Warriors)… désormais introuvables. Certaines maisons de ventes leur consacrent même des enchères particulières.

Rareté. Dans la même veine, les cartes à collectionner font aussi un tabac, en particulier les fameuses cartes Pokémon, qui ont donné lieu à des affrontements dantesques dans les cours d’école. Alexis Jacquemard, qui organise aussi des ventes dans ce domaine, observe « des prix incroyables, comme ce classeur complet de la première édition, en parfait état, adjugé 40 000 euros ». Évidemment, mieux vaut que les cartes ne soient pas passées par les mains de vos chérubins et de leurs petits camarades pour espérer en tirer le meilleur prix. La demande est telle que la maison Millon prévoit d’ailleurs d’organiser une vente autour des seules cartes Pokémon à Paris en octobre ou novembre.

Autres cartes qui s’arrachent : les sportives, et notamment celles de basket en lien avec la NBA. Là encore, des records sont observés (5,9 millions de dollars cet été pour une carte du très talentueux Stephen Curry !). Vous pourrez avoir une idée plus précise des prix sur le site Pwccmarketplace, où se déroulent des ventes aux enchères de cartes plus ou moins rares.

Ne snobez pas non plus vos vieux disques vinyle, qui ont eux aussi vu parfois leur prix bondir brutalement. Une première édition des Beatles, des Rolling Stones ou de Pink Floyd peut se vendre plusieurs centaines d’euros si elle est toujours en parfait état. Il est là encore facile d’évaluer leur valeur sur Discogs. N’espérez cependant pas de miracles s’il s’agit de variété française vendue à des centaines de milliers d’exemplaires : seule la rareté fait grimper les prix au sommet, et principalement dans le répertoire anglo-saxon§

AFP (x3) – GUILLAUME SOUVANT/AFP – Getty Images via AFP – Mourad ALLILI/SIPA

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Commentaire (1)

  • sigeos

    Et les maillots de footballeurs dont rafolent les Franchouillards (surtout ceux qui ont du mal à "finir les fins de mois") ?