Sur les marchés comme dans la production d’énergie, le vert est une couleur dominante. Toutefois si le sentiment général est actuellement l’hésitation sur les places boursières après cette période de consolidation, les acteurs traditionnels de l’énergie n’ont en revanche pas tergiversé au moment de réinventer leur business.


Thomas Fonsegrive Marigny Capital

Commençons par évoquer rapidement les principaux éléments liés à la valse-hésitation actuelle sur les marchés.

L’inflation US semble contenue donc les taux d’intérêts sont proches du pic et malgré les tensions du secteur bancaire, tout va plutôt bien madame la marquise. Même le nouvel épisode du feuilleton du plafond de la dette US ne passionne pas les foules, malgré une proportion de décideurs peu raisonnables qui n’a probablement jamais été aussi grande. Résultat les marchés actions enchainent les séances dans le vert, dans un sentiment général d’essoufflement.

Dans ce contexte je vous avoue être un peu hésitant lorsque je dois identifier des relais de croissance pour le marché. J’ai plutôt tendance à chercher des secteurs suffisamment solides et résilients pour créer un maximum de scenarii gagnants pour l’investisseur, gagnants même en cas de baisse des marchés. C’est une déformation professionnelle.

En 2022, dans une année particulièrement chahutée, seuls 2 secteurs du Stoxx 600 ont fini dans le vert : l’Energie (+24%) et les Basic Resources (+4.27%). Tout le reste était dans le rouge (-12.90% pour l’indice). C’est assez facile à comprendre avec le choc d’inflation qui est intervenu sur les prix de l’énergie.

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Depuis le début de l’année 2023 l’histoire est en revanche différente puisque seuls 3 secteurs sont dans le rouge, et le secteur de l’énergie est à la peine avec -3.30% depuis le début de l’année. Pendant ce temps-là l’indice est bien emmené par les valeurs cycliques et le secteur du luxe et affiche une performance positive de 8.60%.

performace sxep 2Pour autant dans ce contexte de recherche de second souffle, le secteur de l’énergie reste à mon sens un des secteurs à privilégier pour 2023 et au-delà car s’il est naturellement fondamental, il est aussi en pleine transformation.

Classiquement lorsque l’on pense au secteur de l’énergie, on pense aux valeurs pétrolières. A raison. Et pour 2023, la baisse de la production de l’Opep devrait participer à soutenir le cours du pétrole dans un contexte de record de consommation attendue pour 2023 à 102 millions de barils par jour d’après l’Agence Internationale de l’Energie. Toutefois on observe que la corrélation entre le cours des valeurs et le cours du pétrole tend à s’estomper depuis 2022.

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A cela s’ajoute une diversification des activités de plus en plus visible chez les majors : avec d’autres hydrocarbures comme le gaz naturel par exemple, mais également dans les énergies renouvelables. L’objectif est de participer

Lorsque l’on regarde le mix mondial de production d’électricité on remarque qu’en 2022 35% de l’électricité provient du charbon, 22% du gaz, 15% de l’hydraulique, 7% de l’éolien 7.6% et 4.50% du solaire.

Pour être un acteur de la production d’électricité les valeurs pétrolières investissent donc dans le gaz naturel liquéfié, mais également dans les énergies vertes.

TotalEnergies par exemple, outre son changement de nom, a prévu des dépenses globales d’investissement de plus d’une quinzaine de milliards d’euros par an pour la période 2022 – 2025. Dont un tiers dédié aux énergies décarbonées (solaire et éolien). Et TotalEnergies n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Pourquoi ce secteur est-il à privilégier ? Tout simplement parce qu’il est le secteur le plus important de toute l’économie, celui sans lequel aucun des autres secteurs ne peut fonctionner.

Parce que contraint de se réinventer face à l’urgence climatique et à l’évolution des politiques publiques, il investit une partie de ses moyens colossaux dans des outils de productions électriques plus verts. Cette transformation ne se fait donc pas contre mais avec les valeurs pétrolières.

En étant acteur de sa propre évolution, le secteur empêche une concurrence de se créer dans un secteur où une possible « uberisation » reste par ailleurs à démontrer, et il renforce son rôle d’incontournable pour aujourd’hui et pour demain.

Par Thomas Fonsegrive, Marigny Capital 

 

 

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