Une fois encore, guerre commerciale et déficit italien ont été au centre de l’attention. Début septembre, ce sont les tensions commerciales qui ont attisé les craintes avant de finalement s’estomper, permettant aux marchés actions d’effacer leurs baisses.

Sur le déficit italien, tandis que les déclarations du ministre italien des finances se voulaient rassurantes sur le contrôle des dépenses du prochain budget, la publication deux jours avant la fin du mois d’un objectif de déficit à 2,4% pour les trois prochaines années, supérieur au niveau anticipé, a provoqué un nouvel accès de défiance sur l’Italie et plus largement sur la zone euro.

Au-delà des marchés actions, les autres points marquants ont été la remontée du taux 10 ans américains au-dessus de 3%, et la remontée des cours du pétrole et des matières premières.

Au cours des prochaines semaines, sur le plan politique, les élections de mi-mandat aux Etats-Unis, la fin des discussions sur les modalités du Brexit et les négociations avec Bruxelles sur le budget italien devraient continuer à entretenir la volatilité.

Sur le plan économique, les investisseurs vont commencer à se projeter sur 2019, tant sur les évolutions d’inflation compte tenu d’un marché du travail tendu aux Etats-Unis, que sur la vigueur de la croissance et de la politique monétaire.  Aussi, même si la baisse récente des marchés a permis de retrouver des niveaux de valorisations plus acceptables, il est difficile d’imaginer un rebond significatif à ce stade, d’autant qu’en Europe la baisse de valorisation s’explique en grande partie par le recul des financières, considéré comme un baromètre de l’appétit pour le risque.

Selon nous, le gouvernement italien n’aura, in fine, pas d’autre choix que de s’accorder avec Bruxelles, ce qui devrait permettre de ramener un peu de sérénité. Toutefois, seules de vraies avancées en matière de gouvernance au sein de la zone euro permettront de rassurer les investisseurs internationaux de manière structurelle. 

Nous continuons d’être sélectifs dans notre choix de valeurs et privilégions les sociétés qui, selon nous, offrent un réel potentiel de croissance du chiffre d’affaires et/ou des marges, et qui devraient ainsi être en mesure de générer des résultats et des dividendes dans la durée.

Gilles Guibout est responsable des actions européennes chez AXA IM.