Alors que la crise du coronavirus a mis à rude épreuve les marchés financiers, la société de gestion Tocqueville Finance fait un point sur la situation.

Anne de Lanversin

L’épidémie de coronavirus est à l’origine d’une crise sans précédent : soudaine, sanitaire, financière, économique et mondialisée. La visibilité à court terme demeure extrêmement faible. Les restrictions de circulation des biens et des personnes se multiplient. Société et économie sont à l’arrêt pour plusieurs semaines (mois ?) encore. Dans cet environnement anxiogène et inédit, il nous semble judicieux de partager avec vous notre analyse des marchés et de vous informer de nos dernières décisions de gestion. Les équipes de Tocqueville Finance, gestion et commerciaux, se tiennent bien évidemment à vos côtés en ces temps difficiles et restent à votre écoute en cas de questions.

Que penser de la correction en cours sur les marchés d’actions européens ?

Les marchés d’actions européens connaissent une correction d’une rare violence : -32% depuis le point haut du 19 février 2020 (-29% depuis le début de l’année). La volatilité (indice V2X) a atteint hier un niveau record de 95, soit l’équivalent de mouvements quotidiens de marché de +/-6% ! Quant à l’indicateur technique avancé « R.S.I. » (pour « Relative Strength Index »), connu pour signaler les phases de sur-achat ou de sur-vente du marché, il s’est établi à 10,88 hier soir, soit un plus bas historique…

Cette crise boursière aurait été « classique », nous pourrions parler d’une capitulation des acteurs du marché. Le caractère exceptionnel de la situation actuelle invalide cette analyse et impose une prudence certaine. La crise sanitaire est grave et ses conséquences sociales et économiques vont se faire sentir sur les prochains mois. D’un point de vue économique, nous faisons face à une double crise, de l’offre et de la demande, causant une désorganisation sans précédent de l’économie mondialisée. Aussi l’incertitude va-t-elle perdurer de longues semaines, nourrissant un comportement boursier erratique et imprévisible. La correction a été forte mais des répliques sont attendues sur les prochaines semaines. Le court terme étant illisible, il est indispensable de conserver retenue et prudence. Banques centrales et gouvernements n’ont d’autres choix que d’activer rapidement et massivement les leviers monétaires et budgétaires. Les politiques de relance seront à la hauteur de la crise. Demain sera meilleur (statistiquement, suite à des corrections « similaires », l’espérance de rebond du marché à 12 mois s’établit entre +30% et +40%).

Quelle est aujourd’hui la valorisation des marchés actions européens ?

Même si la valorisation du marché n’est pas un critère d’investissement à court terme, elle reste un point de repère indispensable à moyen-long terme. Avec un P/E sur les 12 prochains mois de 10,6x et un rendement par le dividende de 5%, la valorisation des actions européennes semble aujourd’hui très attractive, avec cependant deux bémols. D’une part elle est encore supérieure aux plus bas observés en 2009 (8,2x en mars). De plus, les estimations de bénéfices sont encore susceptibles d’être révisées en baisse, même si le marché anticipe aujourd’hui une révision à la baisse des bénéfices des entreprises de 20%, ce qui semble raisonnable. A noter, des divergences de valorisation extrêmes entre les différents compartiments de la cote : le secteur bancaire traite sur des multiples de 6x les résultats, en ligne avec ceux de mars 2009, quand le secteur des biens de consommation est encore valorisé autour de 17x contre un plus bas de 13x en 2009.

Quelles sont les recommandations des équipes de gestion de Tocqueville Finance ?

Prudence et réinvestissement progressif. Pragmatisme et bon sens. La correction actuelle offre des points d’entrée très attractifs sur le long terme. Car nous savons que la crise sanitaire est de caractère temporaire et une fois celle-ci passée, le rebond économique sera très brutal. Mais, comme vu précédemment, le manque de visibilité invite à la retenue. Les marchés ne rebondiront pas durablement tant qu’une sortie de crise ne sera pas engagée, tant d’un point de vue sanitaire (inflexion des courbes de contamination) que sur un plan économique (mise en œuvre de plans de relance budgétaire massifs). Il est néanmoins évident que la crise actuelle offre des opportunités d’achat indiscutables, en particulier sur des valeurs de grande qualité. Autant voyager en première classe par temps agité !

Le stock-picking a dans ce contexte toute sa place à jouer, car la reprise ne sera pas la même pour tout le monde. Certains acteurs auront fait faillite entre temps ou auront procédé à des augmentations de capital très dilutives. D’autres seront durablement handicapés par un endettement trop lourd. A l’inverse, certaines sociétés auront réussi à garder intactes leurs capacités d’investissement et d’innovation, et ressortiront comme les grands vainqueurs de cette crise ! Nos équipes sont mobilisées pour investir au mieux vos fonds dans les gagnants de la crise.


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