Dans le cadre de nos rendez-vous « Paroles d’entrepreneurs », nous accueillons cette semaine John Bert, directeur général de Focus Home Interactive, leader français dans l’édition de jeux vidéo destinés aux PC et aux consoles, qui nous détaille comment il a vécu la crise sanitaire, quelles sont les conséquences sur son activité, et comment il voit l’avenir.

Anne de Lanversin

John Bert

Pour présenter Focus Home Interactive, je dirais que nous intervenons sur quasiment toute la chaîne du jeu vidéo : la préproduction, la conception, la publication, la commercialisation et l’extension du jeu (via la vente de contenus téléchargeables permettant d’accélérer ou d’enrichir le parcours). Nous externalisons juste la production. Nous accompagnons plusieurs studios de développement et disposons de licences à succès telles que Farming Simlulator ou SnowRunner. Les budgets de développement s’étendent de 500 000 à 20 millions d’euros. Ils prennent entre 1 an (pour les plus faibles budgets) et 3 à 5 ans pour les plus importants. La phase de préproduction est cruciale. Celle de la conception du jeu est également primordiale. Les jeux ont aujourd’hui une vie après leur sortie grâce aux DLC (extensions d'un jeu vidéo qu'il est possible de télécharger, gratuitement ou non), ces petits contenus supplémentaires facultatifs qui représentent 20 à 30% de notre chiffre d’affaires. Notre modèle repose ainsi actuellement sur la vente du jeu de base et celle de ces petits objets, peu onéreux à titre individuel mais très utilisés par les joueurs.

Le marché mondial du jeu vidéo est aujourd’hui en pleine expansion. C’est un des plus importants du secteur des divertissements. S’il atteint de telles proportions, c’est que le jeu vidéo n’est, aujourd’hui, plus seulement l’affaire des « geeks » mais est apprécié de toute la famille. Il s’est notablement démocratisé au rythme de l’élargissement des supports disponibles pour jouer en streaming : PC, mobiles, tablettes. Avec 40 euros, il est possible de jouer plus de 3 000 heures. Cet engouement se constate aussi au niveau de la valorisation des studios. Celle-ci atteint parfois des sommes très impressionnantes comme on a pu le voir lors de la vente pour 150 millions de dollars de Saber Interactive à Embracer. Il y a 5 ans, il n’était pas question d’envisager de tels prix. C’est pourtant le cas aujourd’hui.

Concernant l’impact de la crise sanitaire sur notre industrie, si le confinement a effectivement poussé nombre de personnes à jouer en famille, il faut bien voir que la distribution a été impactée en raison de la fermeture des magasins. En outre, il est à prévoir un repli du pouvoir d’achat des consommateurs compte-tenu des difficultés économiques qui s’annoncent. Certains acteurs du secteur, comme Micromania, semblent déjà être dans l’embarras.

Pour notre part, nous sommes en train de changer de modèle. Après avoir choisi de former des jeunes talents et de les accompagner dans toutes les phases de la genèse à la commercialisation des jeux vidéo, nous souhaitons aujourd’hui investir dans les studios, les financer pour prendre une quote-part des bénéfices et profiter ainsi de la création de valeur.

Pendant le confinement, nous avons lancé un tout nouveau jeu : Snowrunner qui a immédiatement remporté un énorme succès et ce, même si nous n’avons pas eu le relai des magasins. En l’espace d’un mois, nous avons comptabilisé 1 million de ventes dont 120 000 pièces physiques dans le monde.

Les prochains jeux devraient sortir avec un léger retard. Mais celui-ci sera marginal car à l’échelle de 2 à 3 ans, un arrêt de deux mois n’est pas énorme. Nous mettons surtout un point d’honneur à sortir des jeux parfaits, sans bug de manière à proposer une expérience client sans faille.

Sébastien Ribeiro

L’exemple de Focus Home Interactive nous montre que la frontière entre les sociétés gagnantes ou perdantes face à la crise sanitaire est très ténue. Nous pensions que l’engouement pour les jeux vidéo durant le confinement permettrait à l’entreprise de voir l’avenir avec un optimisme certain, or John Bert nous a indiqué que la prudence était plutôt de mise. Lors de notre entretien avec le président de Trigano, nous pensions que la situation était relativement préoccupante pour la société, or les ventes de camping-cars explosent ces derniers temps.

Ce que nous essayons surtout de sélectionner chez Amiral Gestion, ce sont de belles sociétés aux fondamentaux solides, bien gérées, positionnées sur des business modèles résilients, disposant d’actifs de qualité et faiblement valorisées. En pleine crise sanitaire, nous avons racheté des titres Focus Home Interactive aux alentours de 15/16 euros. Depuis le point bas, l’action a repris plus de 100% et 20% depuis le début de l’année.

Ce point sur la société ne constitue en aucun cas un conseil d’achat ou de vente. Il a pour seule vocation d’être informatif

Disclaimer
L’émetteur de ce document est Amiral Gestion, qui est une société de gestion de portefeuille agréée et réglementée par l’Autorité des marchés financiers (www.amf-france.org – 17, place de la Bourse – 75002 Paris) sous le numéro GP-04000038. Amiral gestion est une société par actions simplifiée au capital de 629 983 euros - RCS Paris 445 224 090 - TVA : FR 33 445 224 090. Le (s) Organisme (s) de Placement Collectifs (OPC) présenté (s) ci-dessus est (sont) organisé (s) selon la loi française, et réglementé (s) par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Les OPC pouvant être enregistrés à l’étranger en vue de leur commercialisation active, il appartient à chaque investisseur de s’assurer des juridictions dans lesquelles les OPC sont effectivement enregistrés. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas un conseil en placement, une recommandation d’investissement ou un conseil fiscal. Les informations ne présument pas de l’adéquation des OPC qui y sont présentés aux besoins, au profil et à l’expérience de chaque investisseur individuel. En cas de doutes quant aux informations présentées ou à l’adéquation des OPC quant aux besoins personnels, et avant toute décision d’investir, nous vous recommandons de prendre contact avec votre conseiller financier ou fiscal. L’investissement dans des parts ou actions de tout OPC n’est pas exempt de risques. Avant toute souscription dans un OPC, veuillez lire attentivement le prospectus, et plus particulièrement sa section relative aux risques, et le document d’information clé pour l’investisseur (DICI). La valeur liquidative (VL) / valeur nette d’inventaire (VNI) est disponible sur le site internet www.amiralgestion.com Les sources des données relatives aux performances présentées dans ce document sont précisées sur chaque slide.

 

dnca sommes nous a la veille d'un changement de cycle ?

Pour accéder au site, cliquez ICI.