Les effets négatifs de l’épidémie s’évanouiront avec les progrès des campagnes de vaccination. Le deuxième semestre devrait marquer un fort rebond des économies - Janvier 2021

Frédéric Rollin Paysage "Nous sommes optimistes sur les actions pour cette année 2021 : nous tablons sur une nette amélioration de la situation sanitaire et sur un rebond des économies et des bénéfices. Toutefois, certains risques persistent, comme celui d’une mauvaise exécution des vaccinations"

Le début de l’année nous a réservé des surprises : Les démocrates ont gagné le Sénat contre toute attente. Le même jour, à Washington, des manifestants pro-Trump ont envahi le Capitole. Pour autant, les perspectives économiques restent excellentes. La campagne de vaccination contre la Covid-19 est lancée dans de nombreux pays, et les économies résistent mieux que prévu aux reconfinements.

Même s’il existe un risque de mauvaise exécution des campagnes de vaccination, les investisseurs ont le sentiment que l’épidémie sera contrôlée vers la fin du deuxième trimestre, ou au troisième trimestre. Ils espèrent un rebond des économies.

Contrairement à ce qui était anticipé aux États-Unis, Joe Biden aura les deux chambres de son côté. Pourtant, il n’a qu’une courte majorité : onze sièges à la Chambre des Représentants, et au Sénat, seule une voix (celle de la Vice-Présidente Kamala Harris) lui permettra de faire la différence. Cela laisse, en réalité, peu de marge de manœuvre au futur président pour mettre en place une réforme de l’assurance santé, et pour augmenter fortement l’impôt sur les sociétés. En revanche, il n’est pas exclu de voir l’impôt sur les très hauts revenus progresser.

Un sujet fait plus largement consensus, c’est celui de la rénovation des infrastructures. Elle séduit les deux partis et peut être une aubaine à un moment où il faudra relancer la croissance. Autre bonne nouvelle, nous pouvons espérer une meilleure fluidité dans les nominations grâce à la majorité sénatoriale.

Au niveau international, les indices économiques laissent entrevoir un rebond de la croissance mondiale proche de 9%. Les analystes, de leur côté, révisent les bénéfices des sociétés cotées à la hausse.

Pas de bulle sur les actions

Du côté des banques centrales, même si la croissance revient et qu’elle s’accompagne d’une politique monétaire un peu moins accommodante, il ne faut pas s’attendre à un resserrement fort des conditions de crédit, qui mettrait en péril la solidité de la reprise. N’oublions pas que de nombreux ménages, entreprises ou États ont massivement eu recours à la dette pendant la crise sanitaire. Il est donc possible d’anticiper un retour de l’inflation à partir de 2022, sans forcément assister à une hausse des taux notable.

Dans ce contexte, nous privilégions toujours les actions. Nous ne pensons pas qu’il est juste de qualifier la hausse du marché de « bulle ». Certes, les valorisations sont élevées, mais plusieurs indicateurs de bulle ne sont pas présents : la participation des épargnants et des investisseurs au rallye haussier a été faible, les fusions et acquisitions restent modérées et l’aversion au risque reste élevée, comme en témoigne le prix élevé des instruments de couverture.

Les émergents en haut du podium

Notre préférence va aux pays émergents, Chine en tête. Le pays mène le cycle économique mondial. Ses exportations ont fortement repris malgré la faiblesse de ses partenaires commerciaux et l’Empire du Milieu conserve de fortes positions sur les produits de santé et sur les biens électroniques, en forte demande aujourd’hui. La prime de risque encore présente sur les actions chinoises, à notre sens, n’est plus justifiée. Le pays gagne en autonomie et possède maintenant une diversification équivalente à celle des États-Unis.

Nous sommes également attentifs aux pays d’Amérique latine, comme le Brésil, le Chili ou le Pérou, dont le premier client est la Chine. Nous sommes d’autant plus encouragés dans ces investissements que nous anticipons une baisse du dollar.

L’année a été mauvaise pour les actions russes mais elles conservent, selon nous, un intérêt, car les valorisations sont très faibles et le rebond du cycle économique maintiendra les prix du pétrole sur des niveaux élevés.

Le Japon, avec un secteur industriel fort, est bien placé pour profiter de la reprise des valeurs cycliques, et ce, même si l’on observe une remontée de l’épidémie dans l’Archipel.

L’or a perdu de son intérêt 

Pour ce qui est des secteurs, nous privilégions la consommation discrétionnaire, les biens d’investissement et les produits de base, qui vont bénéficier du rebond de la croissance mondiale. Les énergies propres qui sont de plus en plus compétitives face aux énergies fossiles conservent notre intérêt malgré leur excellente performance des mois passés. Nous restons très convaincus par le secteur de la santé, dont les valorisations nous semblent raisonnables, et qui est capable d’afficher une forte croissance bénéficiaire sur le long terme.

Concernant le crédit, nous sommes neutres sur la dette privée, car nous considérons que les taux offerts prennent déjà en considération la future reprise économique. En revanche, pour trouver du rendement, nous nous tournons vers les obligations des pays émergents, qui offrent de bons taux alors que la situation économique de ces pays s’est nettement améliorée. Nous investissons également dans des obligations indexées sur l’inflation. Nous privilégions cet outil pour nous couvrir contre une éventuelle reprise de l’inflation. Nous sommes moins investis sur l’or, qui a perdu de son intérêt avec le recul du risque.

L'essentiel à retenir

  • Nous privilégions les actions, surtout dans les pays émergents, les valeurs cycliques et le secteur de la santé.
  • Nous misons sur les obligations indexées sur l’inflation.

Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet Asset Management

dnca sommes nous a la veille d'un changement de cycle ?

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