Les marchés boursiers bondissent de record en record. Et pourtant, il reste des investisseurs qui optent pour des fonds multi-actifs prudents. Quelle en est la raison ?

01Schmidt Volker 07 OK 600x600Ces dernières années, les grandes banques centrales ont progressivement adopté des politiques monétaires plus accommodantes et ont baissé les taux d'intérêt qu'elles fixent à zéro pour cent, voire moins. En conséquence, de plus en plus de banques appliquent des taux d'intérêt négatifs allant jusqu'à -0,5 pour cent sur les comptes courants et les comptes de dépôt à terme, et si l'on tient compte de l'inflation, la situation est encore plus sombre. À l'inverse, cela a entraîné une hausse encore plus forte des prix des autres actifs, et l'univers des obligations à rendement négatif a atteint près de 17 000 milliards de dollars l'année dernière. L'expression TINA ("there is no alternative", il n’y a pas d’autre alternative) fait le tour du monde, les cours des actions battent record sur record, les prix de l'immobilier explosent et le bitcoin a atteint 60 000 USD à son récent sommet.

Alors pourquoi investir ses actifs dans des fonds multi-actifs à caractère défensif et donc, dans une large mesure, dans des obligations à faible rendement ? Et ce alors que les rendements ne peuvent qu'augmenter et que les prix des obligations seront donc amenés à diminuer. Les opportunités d'investissement intéressantes ne semblent pas manquer, puisque l’on peut également investir la totalité de ses actifs dans des actions ou des crypto-monnaies.

Les investisseurs doivent-ils réellement mettre tous leurs œufs dans le même panier ? Est-il suffisant de se diversifier dans différentes valeurs au sein d'un portefeuille actions ou bien faut-il se diversifier sur différentes classes d'actifs ?

L’appétit pour le risque, les aspirations de rendement et le timing

L'appétit pour le risque de l'investisseur joue ici un rôle important. Même si les obligations offrent un rendement à peine positif, les fluctuations de valeur à court terme ("volatilité") et la perte maximale de valeur en temps de crise ("maximum drawdown") restent nettement inférieures à celles des actions. Lors de la crise de mars 2020, un portefeuille largement diversifié en obligations d'entreprises, par exemple, a aussi subi des pertes importantes, mais bien moindres qu'un portefeuille actions. Les obligations souveraines ont même dégagé des profits, et les pertes ont également été récupérées beaucoup plus rapidement. D'autres facteurs, tels que la personnalité, l'âge, l'horizon d'investissement et les aspirations de rendement, jouent un rôle tout aussi important dans le choix du placement approprié. Si un investisseur, qui a déjà constitué son patrimoine par des investissements effectués sur de nombreuses années, subit soudainement des pertes de 20 à 30 %, il devient rapidement nerveux et peut réagir en vendant à un moment inopportun. Cette situation contraste avec celle des jeunes investisseurs, qui ont des ambitions de rendement élevées, un besoin restreint en termes de couverture et qui sont beaucoup plus susceptibles de supporter des pertes de valorisation temporaires et de disposer d'un second revenu stable. Ceux-ci ont davantage tendance à mettre tous leurs œufs dans le même panier et à n'investir que dans les actions. Cependant, il existe également des exemples montrant que la récupération des pertes sur actions peut prendre un temps considérable. Malgré ses récents gains importants, le japonais Nikkei se négocie toujours à plus de 20 % en dessous de son record historique établi en 1989.

Cela montre que le timing peut être un facteur important en matière d'investissement. À long terme, il importe peu qu'un investissement dans un indice large, tel que le S&P 500, ait été réalisé fin 2007 ou seulement fin 2008, c'est-à-dire avant ou pendant la crise financière mondiale. Les deux investisseurs ont gagné au moins 150 % avec leur investissement. En revanche, pour l'acheteur d'une seule valeur, par exemple celle d'un grand constructeur automobile tel que Daimler, la situation est tout autre. Alors que l'investisseur de la fin d’année 2007 pouvait se réjouir d'être enfin à nouveau en terrain positif grâce aux importants profits réalisés cette année-là, l'investisseur de la fin d’année 2008 pouvait quant à lui dormir sur ses deux oreilles car son investissement avait pratiquement triplé. Et si les marchés boursiers mondiaux se situaient aujourd'hui au niveau où se trouvait le Nikkei en 1989 ? L'introduction d'un impôt minimum mondial sur les bénéfices des multinationales, comme il en est question actuellement, ne pourrait-elle pas marquer un tournant dans le marché haussier en cours ? Si tel était le cas, il pourrait s'écouler longtemps, voire très longtemps, avant qu'un investissement actuel n'atteigne le seuil de rentabilité.

Avec les obligations, les investisseurs ont plus de clarté. Les obligations doivent être remboursées dans le délai imparti, au taux d'intérêt convenu au moment de l'investissement. Les pertes de cours intermédiaires auront été compensées au plus tard à ce moment-là. Cette promesse ne s'applique pas aux actionnaires.

L'investisseur peut ensuite réinvestir son argent, avec l'espoir d'obtenir un taux d'intérêt plus élevé : plus l'échéance restante est courte, plus le réinvestissement est rapide. Dans le cas des obligations à 30 ans, ce moment est encore très éloigné, de sorte que les pertes de cours intermédiaires peuvent parfois être très élevées. Cela risque davantage de se produire si le point de départ, comme c'est actuellement le cas, se situe à un niveau de rendement très bas. Toutefois, dans la plupart des cas, le remboursement est garanti.

La protection du capital

Il y aura toujours des périodes plus favorables pour certaines classes d'actifs, avec pour conséquence une surperformance des autres. Toutefois, la crainte que les valorisations actuelles soient encore très élevées est justifiée. Savoir-faire et expertise des marchés financiers sont donc nécessaires pour identifier les opportunités d'investissement intéressantes.

En optant pour des fonds multi-actifs à gestion active, les investisseurs n'ont pas à choisir entre les différentes options d'investissement.  Le gestionnaire de portefeuille décide des classes d'actifs dans lesquelles il investit et utilise un large éventail d'options de placement - actions, obligations, or, devises - d'instruments de couverture contre les pertes de cours élevées – et de produits dérivés tels que les futures et/ou les options. Le gestionnaire de portefeuille adapte de manière active le portefeuille à l'environnement du marché. Les solutions prudentes, telles que les fonds multi-actifs, conviennent particulièrement aux investisseurs pour qui la protection du capital et la prévention des pertes importantes sont primordiales.

Dr. Volker Schmidt

 

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