Des corrections parfois excessives, qui ont entraîné de forts ajustements sur certains convertibles, ont eu récemment des conséquences techniques intéressantes :

  1. La composante rendement actuariel sur la classe d’actifs redevient d’actualité, mais cela pourrait ne durer que peu de temps en cas de rebond des marchés actions à court / moyen terme : la correction du marché action et, surtout, la forte sous-performance de bon nombre de sous-jacents depuis le début de l’année a eu pour conséquence la hausse du rendement actuariel moyen des convertibles.
  2. Les obligations convertibles ont tendance à être moins sensibles aux taux d’intérêt que la dette de même qualité et de même échéance dans la mesure où l’option intégrée est positivement corrélée aux taux d’intérêt, d’où une moindre sensibilité globale.
  3. La protection qu’elles offrent en cas de baisse du cours de l’action sous-jacente grâce à l’augmentation de la volatilité et du plancher obligataire dans un contexte où la convexité est de retour ! 1
  4. La valorisation actuelle offre de bons points d’entrée aux investisseurs qui cherchent à diversifier leurs portefeuilles en dehors des actifs traditionnels : le spread entre la volatilité implicite et réalisée est même devenu négatif dans certaines régions, en raison du manque de conviction des investisseurs dans les marchés émergents ou des faibles prévisions de rendement au Japon.2
  5. Le marché primaire est très dynamique aux Etats-Unis compte tenu de la hausse des taux des bons du Trésor et de la réforme fiscale des entreprises américaines le recul des opportunités de financement rapides dans certains segments obligataires a ravivé l’intérêt des entreprises en faveur de l’émission d’obligations convertibles.3
  6. Un contexte M&A porteur pour la classe d'actifs avec toujours une large part de convertibles, y compris des profils mixte-obligataires, qui surperformeraient l'action en cas de changement de contrôle (clause de "ratchet")

Dans un contexte où la rémunération des obligations souveraines de la zone euro demeure historiquement basse, les obligations convertibles trouvent plus que jamais aujourd’hui tout leur sens dans une allocation stratégique de portefeuille.

Renaud Martin & Nicolas Crémieux font partie de l’équipe obligations convertibles chez Mirabaud.

Voir aussi

  1. De multiples points d’entrée aujourd’hui sur des profils, plutôt action en début d’année et affichant une convexité instantanée ou à 1 an supérieure à 5 points sur des sous-jacents offrant de forts potentiels d’appréciation (supérieurs à 20%).
  2. La part des convertibles significativement décotées est de nouveau significative au sein du gisement, notamment sur le segment des valeurs moyennes et des émetteurs non notés. Pour ces raisons, Mirabaud estime que la valorisation est plus une source d’alpha que de risque à moyen terme pour la classe d’actifs. En cas de rebond des marchés actions ces prochains mois, de nombreux convertibles pourraient connaître un rattrapage de de valorisation d’autant plus si les flux acheteurs viennent sur la classe d’actif.
  3. Le renforcement de la volatilité sur les marchés actions peut inciter les emprunteurs à lever des fonds en émettant des obligations convertibles dans la mesure où cela accroît généralement la valeur de l’option intégrée.