Plus tactique, plus mobile… pour Charles-Henri Kerkhove, spécialiste produits multi asset chez Fidelity, l’environnement de marché requiert désormais des stratégies plus audacieuses avec un horizon plus rapproché.

Les marchés manquent de lisibilité, quel est votre horizon d’investissement ?

Traditionnellement, nous nous calons sur les cycles classiques de marché mais il est vrai que l’on arrive en fin de cycle. De ce fait, nous avons une approche plus tactique avec un horizon plus court que par le passé. Notre horizon est maintenant de 3 mois à 1 an selon les positions, contre 3 à 4 ans historiquement.

Cela induit une plus grande rotation du portefeuille, mais cela permet d’être plus réactif.

Quels facteurs de soutien identifiez-vous actuellement ?

D’abord la Fed qui garde une politique accommodante et semble entendre les attentes du président Trump. Cela a, entre autres, un effet positif sur les marchés émergents.

De son côté, la Chine implémente un stimulus, certes pas de la même ampleur que celui de 2016, mais c’est extrêmement positif.

Et puis, il y a la bonne tenue de la consommation des ménages, des 2 côtés de l’Atlantique. C’est un facteur essentiel pour l’économie et les marchés.

Du coup, comment navigue un fonds d’allocation comme Fidelity Patrimoine ?

A la fin de l’année dernière, nous avons retravaillé la philosophie de gestion du fonds pour répondre aux challenges que les investisseurs connaissent actuellement, avec un environnement offrant une moindre visibilité.

Notre priorité demeure la préservation du capital, mais avec des stratégies plus agiles que par le passé.

Concrètement nous avons réduit le poids de la poche actions et mis en place 3 positions à forte valeur ajoutée : d’une part sur le High Yield asiatique, d’autre part sur la dette émergente en devises locales. Plus récemment, nous avons développé une position sur la dette souveraine britannique.