Le gérant fétiche des investisseurs, Bruno Crastes, s’est-il pris les pieds dans le tapis ? C’est ce que laisse entendre un article publié par le Financial Times qui met en avant des investissements substantiels sur des actifs peu liquides, voire franchement pas liquides, géré par le sulfureux Lars Windhorst.

Anecdote ou alerte ? Quoi qu’il en soit, la société de gestion s’est fendue hier en fin d’après-midi d’un communiqué pour tenter d’atténuer l’émoi suscité par l’article du Financial Times « H2O Asset Management : illiquid love ».

En substance, plusieurs fonds H2O ont investi dans les actifs gérés par Lars Windhorst, un gérant d’actifs allemand assez controversé ayant eu à faire à plusieurs reprises à la justice.

Au cœur de ses démêlés avec ses clients et la justice, on trouve entre autres des actifs illiquides, en particulier des obligations dont Sapinda Invest, qui n’a pas réussi à payer son coupon en 2016. Autre curiosité : un dépositaire affilié à Lars Windhorst (Shard Capital) dont l’auditeur (Deloitte) préfère se démettre en raison d’informations jugées fausses…

Autant d’éléments qui peuvent être un problème pour un fonds ouvert dont les clients ont la capacité d’entrer et sortir à tout instant.

C’est le cas notamment pour un fonds comme H2O Multibonds (+32% en 2018 pour la part FR0010923375) classé en obligataire tant par Morningstar que Quantalys alors que la structure du portefeuille, avec une partie hors bilan assez spectaculaire, incite plutôt à le classer en gestion alternative. C’est ce que nous indiquions dans un commentaire l’année dernière : « le gérant est à cheval sur la gestion « classique » et la gestion alternative » (pour le détail, voir l’article H2O Multibonds, une gestion alternative).

Même remarques début 2016 concernant le fonds H20 Multistratégies à propos duquel N3D écrivait « Bref, c’est difficile de résister [id est de ne pas investir] … Mais il faut garder à l’esprit qu’on est sur une gestion « alternative », voir l’article H2O Multistrategies, le point de vue de la rédaction.

Liquidité des actifs H20, affaire à suivre…