La batterie de mesures annoncées en réponse à la crise des « gilets jaunes » associées aux dispositifs déjà engagés avec les réformes du Président Macron va engendrer des gains de pouvoir d’achat non négligeables. Même si pour le moment ils sont majoritairement épargnés, ils devraient à terme se diffuser dans la consommation des ménages et constituer un soutien pour l’immobilier de commerces analyse Jean-Marc Peter, directeur général de Sofidy.

Un certain optimisme est également de mise sur l’immobilier de bureaux. Les créations d’emplois du premier trimestre, environ 94.000, ont créé la surprise après le trou d’air de 2018 et permettent d’espérer un retour sur la dynamique de 2017.

Essentiellement dans le secteur tertiaire, ces nouveaux postes alimentent la demande de surfaces de bureaux dans les zones économiques dynamiques, avec comme corollaire des taux de vacance bas et une hausse des loyers.

L’immobilier d’hôtellerie, segment dans lequel Sofidy diversifie ses investissements, profite toujours de la dynamique touristique de l’Hexagone. Avec une nouvelle hausse de sa fréquentation en 2018, à près de 90 millions de touristes, la France est toujours la première destination touristique au Monde. L’objectif de 100 millions pour 2020 est désormais à portée de main. La vingtaine de ZTI  actuellement en activité, dont la moitié à Paris, avec l’ouverture possible des commerces en soirée et le dimanche, constitue également un soutien pour les murs de commerce dans ces quartiers.

À ces dynamiques favorables s’ajoutent des taux d’intérêt qui devraient rester durablement très faibles. L’écart historiquement élevé entre les rendements de l’immobilier et le coût d’un éventuel endettement, le fameux « effet de levier », est directement créateur de richesse pour les investisseurs sur la classe d’actifs. Cela renforce également l’attractivité de l’immobilier face aux produits obligataires mais aussi face aux actions, dont la volatilité supérieure peut effrayer les investisseurs au profil de risque modéré.

Bien évidemment, la survenance d’un risque systémique pourrait hypothéquer ces prévisions. Gardons en tête plusieurs facteurs d’incertitude toujours prégnants : l’issue de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, et ses conséquences sur la croissance mondiale, reste toujours très incertaine.

En Europe, la démission de Theresa May accroit le manque de visibilité sur l’issue des négociations sur le Brexit, renforçant même les craintes d’un « Hard Brexit » voire d’un « No deal ». Le Vieux Continent est, d’une manière générale, toujours en proie à la montée des nationalismes avec la tentation du repli sur soi d’une partie de la population.

Le risque géopolitique n’est jamais très loin non plus, comme nous le rappelle l’escalade des tensions entre les États-Unis et l’Iran.