La consolidation entamée depuis près de 2 ans se poursuit dans le monde des plateformes : l’acquisition de Serenalis par Magnacarta est la dernière en date.

Après Nortia qui reprend APREP, Finaveo qui passe sous les couleurs de Crystal, avant que CD Partenaires rejoigne leurs rangs en mars… le processus de consolidation vient confirmer le besoin de mutualisation dans le secteur.

En charge de la pratique M&A chez EY, Jean-Louis Duverney-Guichard rappelle les difficultés d’investissement auxquelles sont confrontées les petites structures : « face aux deux mastodontes à 13 et 8 milliards sous gestion que sont Nortia et Crystal, tous les autres acteurs se retrouvent sous pression. »

Si l’approche en matière d’encours est fondamentale, la dimension qualitative des regroupements est tout aussi importante. Président de Cercle France Patrimoine, Philippe Remoissenet rappelle en effet la place centrale que tiennent les services dans la profession de CGP. Un conseiller doit être compétent au sujet « du suivi de la conformité, du profil de risque et de l’information financière auprès de ses clients ».

Reste que ne fusionne pas qui veut et qu’un rapprochement n’est pas une fois en soi, surtout lorsqu’il s’agit de groupements qui souvent sont fondés sur une intuitu personae forte. Pour Jean-Louis Duverney, trois points sont à prendre en compte : « avant de se regrouper, les CGP doivent s’assurer de partager les mêmes valeurs et s’efforcer de disposer d’une grande variété des produits et de digitaliser les process. »

Philippe Remoissenet, de son côté, ne souhaite pas suivre la frénésie des rapprochements. « Nous n’irons pas au-delà de 20 cabinets ». Pourquoi une telle position, lorsqu’on connaît les avantages du regroupement ? « Afin de conserver une cohésion et un esprit de groupe » répond le gérant.