Est-ce la fin du fonds en euros ? Lors d’une table tonde intitulée « Comment redonner ses lettres de noblesse au fonds en euros (Euro Croissance…) » qui se tenait à Patrimonia vendredi dernier, Daniel Collignon, directeur général de Spirica, et Thierry Scheur, directeur commercial et marketing chez Ageas, ont partagé leur vision concernant l’avenir du fonds en euros. Entre deuil et nouveau souffle, tous les pronostics sont permis.

On le sait, le fonds en euros a perdu sa grandeur d’antan. Daniel Collignon rappelle que si dans les années 80, son rendement était de l’ordre 17%, aujourd’hui il est seulement de 1,8%.... Pendant très longtemps, les fonds en euros rapportaient 1,2% de plus que l’inflation.

Daniel Collignon en a conscience : « le fonds d’hier n’existe plus ». L’époque où le fonds en euros se targuait de garantir aux épargnants une volatilité nulle, une bonne rentabilité et la possibilité de récupérer leur capital à tout moment, est définitivement révolue.

Les deux professionnels n’envisagent pas pour autant la disparition du fonds en euros. Selon eux, le monde de l’assurance-vie est à la croisée des chemins et doit prendre le bon virage. « Il ne faut pas accélérer la mort du fonds en euros », affirme Thierry Scheur. « Je suis optimiste, il reviendra sur le devant de la scène ».

Pour se faire, le directeur commercial d’Ageas appelle les assureurs à accompagner les épargnants sur l’approche rendement/risque. Les clients doivent comprendre que « la rentabilité est corrélée à la prise de risque », phénomène très difficile à faire entendre aux épargnants français.

« Les fonds en euros restent malgré tout une enveloppe fiscale », nuance Daniel Collignon, qui ajoute que ces fonds pourront être une solution de repli en cas d’effondrement du marché.

Le patron de Spirica pari sur le fait que, d’ici 2025, tous les assureurs auront lancé un nouveau fonds en euros, doté d’une nouvelle approche. « J’espère que d’ici là les taux remonteront et qu’on n’aura pas à se poser de question. », précise t-il. « Mais personnellement, je n’y crois pas ».