Depuis quelques temps, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne lise des commentaires négatifs, voire acerbes, sur les émergents et plus particulièrement sur la Chine. Rares sont ceux qui aujourd’hui continuent à accorder un certain crédit au modèle chinois. 

Cette semaine n’est pas différentes des autres puisqu’une fois encore les pays émergents sont sur le devant de la scène avec le scandale du groupe Goldman Sachs dans l’affaire du fonds 1MDB, le fonds souverain malaisien soupçonné de corruption et de blanchiment d’argent selon les informations publiées par le Wall Street Journal.

Pour le moment le FBI et le Département de la justice américain recueillent des informations afin de pouvoir déterminer l’éventuel rôle du groupe Goldman Sachs dans cette affaire.

Tout ceci devrait nous inciter à opérer une réelle distinction entre les différents États appartenant à la catégorie des pays émergents. Certes le modèle économique chinois, basé sur une économie « capitaliste » encore largement teintée d’une dimension lumpenprolétarienne, doit encore progresser. Certes on ne peut pas construire une économie moderne en faisant le pari de n’être que « l’atelier » des autres économies. Mais de grâce, soyons pragmatique. Les économistes capitalistes occidentales ont mis près de 300 ans à émerger ; ne l’oublions pas…

Par comparaison à ces homologues émergents, la Chine est mieux placée et justifie d’une réelle stratégie économique avec un calendrier de réformes prometteur.

Le scandale malaysien n’est pas étonnant car cet État est animé par une importante instabilité politique, économique et sociale. Lors de sa récente conférence sur l’Asie, Fidelity avait déjà eu l’occasion de qualifier la Malaisie de « plus grand risque en Asie ».

Ce scandale contribue peut être davantage à nourrir la vision négative générale qui existe aujourd’hui sur les émergents. Mais il devrait également nous rappeler que dans la catégorie des émergents, il existe aussi une hiérarchie ! La Chine n’est pas parfaite, loin s’en faut ; mais dans l’univers des émergents, ce pays demeure un des plus prometteurs !

RM, gérant spécialisée sur les émergents d’une société de gestion française présente à l’international