Un groupe chinois va prendre 2% du capital d’Amundi qui s’apprête à entrer en bourse. Est-ce un problème ? Le moins que l’on puisse dire est que la nouvelle fait beaucoup « jaser » dans les couloirs : est-ce la fin d’une époque ? Le début du fameux « péril jaune » ? Un sabordage pour certains, d’autres pensent que l’entreprise est vendue… C’est vrai que cela fait beaucoup de changements.

Mais peut-il en être autrement ? Après la mainmise de Mittal sur le sidérurgiste Arcelor, après la reprise de Club Med par Fosun… il est clair qu’on ne peut pas ignorer les groupes et les investisseurs chinois. Les investisseurs chinois nous intéressent : ils représentent un potentiel énorme pour un groupe comme Amundi, des centaines de millions de clients avec un pouvoir d’achat en hausse.

Mais pour être en mesure d’adresser cette clientèle, il faut avoir des alliés, des relais locaux. Renforcer les liens avec un acteur local comme Agricultural Bank of China est une évolution logique.

Savoir si le bon réglage est 2%, 4%, 1%, 10%... n’est pas tellement la question. Ce qui inquiète surtout les salariés dans ce genre de situation est de savoir comment l’organisation de l’entreprise va évoluer et jusqu’à quel point les schémas vont bouger. À l’heure où tout le monde s’accorde à penser que le secteur bancaire est à l’orée d’une remise en question drastique, où un réseau comme Société Générale annonce qu'il aura fermé 20% de ses guichets d’ici 2020, on ne peut que s’attendre à un mouvement de «rationalisation » du même ordre dans le monde de la gestion… La crainte vient de là.

RR, cadre dans un grand groupe de gestion français.

FL/VL