Nous étions réservés sur les résultats à attendre de la COP 28. Or, il n’en n’a rien été en particulier grâce à une discrète, efficace et surprenante coordination entre la Chine et les États-Unis. Fait notable, l’accord final évoque pour la première fois la question d’une sortie progressive des énergies fossiles à l’horizon 2050.

JEAN PHILIPPE DESMARTIN edram coverJEAN-PHILIPPE DESMARTIN, Directeur de l’Investissement Responsable

Editorial de Jean Philippe Desmartin :

Je commence cette année par un mea culpa. Nous étions réservés sur les résultats à attendre de la COP 28. Or, il n’en n’a rien été en particulier grâce à une discrète, efficace et surprenante coordination entre la Chine et les États-Unis. Fait notable, l’accord final évoque pour la première fois la question d’une sortie progressive des énergies fossiles à l’horizon 2050. À Glasgow, il y a deux ans, le sujet du charbon avait été inscrit mais on parle bien désormais de l’ensemble des énergies fossiles, gaz et pétrole compris.

Autre avancée majeure, et ce dès le premier jour de la conférence, la création du fonds pertes et dommages à destination des États les plus vulnérables, notamment ceux des îles du Pacifique et de l’Océan indien, a été entérinée après des années de tractation. Enfin, l’accord signé par l’ensemble des 195 États invite à un focus fort d’ici 2030 sur les solutions et l’innovation, avec un triplement des capacités renouvelables et un doublement de l’amélioration de l’efficacité énergétique.

D’autres annonces nous conduisent toutefois à conserver notre posture de sceptique constructif quant aux résultats à attendre des COP en général et de la prochaine en particulier, qui se tiendra en Azerbaïdjan. Les engagements pris éloignent toute possibilité de fait de tenir l’objectif de réchauffement à +1,5°C, alors même que les records de température sont battus pratiquement chaque année, 2023 ne constituant pas une exception.

En pratique, la notion de « transition away » en anglais concernant la sortie des énergies fossiles permet à chaque pays de l’interpréter assez librement. Nombre de grands exportateurs sont ainsi repartis avec une certaine assurance qu’ils arriveront à vendre la dernière goutte de leurs réserves fossiles, en particulier si elles sont conventionnelles.

D’un point de vue économique et écologique, nous estimons que rien ne pourra être plus efficace que la réduction progressive puis définitive des subventions publiques aux énergies fossiles qui s’élèvent chaque année à plusieurs centaines de milliards de dollars, ainsi que la généralisation d’un signal prix de la tonne de CO2 avec un plancher fixé à 50 dollars au moins. La route est encore longue. Seuls 30 % de l’économie mondiale sont couverts aujourd’hui par un signal prix en moyenne de 5 dollars la tonne de CO2.

Pour consulter le document Les Chroniques de l’ISR : Le début de la fin des énergies fossiles ? en intégralité, cliquez ICI.

Au sommaire dans le document :

  • Actualité : L'industrie pétrolière et gazière peut et doit faire plus.

  • Point de vue académique : Changement climatique, inégalités et migrations humaines.

  • L'équipe Investissement Responsable en action : De nouvelles étapes franchies dans notre engagement en faveur du climat.

 

 

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