En quelques mois, plus d'une centaine de fonds supplémentaires ont été labellisés et les investisseurs s'approchent des 1 000 attributions de labels à la fin du premier trimestre, avec un encours dépassant les 300 milliards d'euros. Si la dynamique est forte, elle n'est pas accompagnée d'une homogénéisation des référentiels ce qui complique la tâche des 170 fonds qui ont plusieurs labels de finance durable.

Anne de Lanversin

Dans la dernière version du panorama des labels européens de finance durable publiée ce jour, Novethic vous livre une nouvelle analyse comparative des référentiels et met l'accent sur les règles applicables aux fonds obligataires.

Une concurrence accrue entre des acteurs en plein développement 

Avec 935 fonds labellisés et plus de 326 milliards d'euros d'encours à la fin du premier trimestre, le marché a fait un nouveau bond en 2020. Le label ISR français et le standard belge Towards Sustainability, dernier arrivé dans le paysage des labels européens de finance durable, constituent toujours le duo de tête, chacun dépassant les 300 fonds labellisés et les 100 milliards d'euros d'encours. A la fin du premier trimestre, le label ISR occupe la première place en nombre de fonds (395 contre 355) mais il est devancé par Towards Sustainability en volume d'encours (141 milliards contre 168 milliards d'euros).

Les autres labels, en particulier LuxFLAG ESG, les germaniques FNG et Umweltzeichen et le nord-européen Nordic Swan conservent leur dynamisme, malgré des volumes d'encours relativement modestes. Autre tendance forte : le nombre croissant de double ou triple labellisation puisqu'au cours du trimestre, une cinquantaine de fonds supplémentaire ont fait ce choix.
 
Nombre de fonds

 

Des labels finance durable en adaptation aux impulsions européennes 

Le marché européen est d'ores et déjà sous l'influence des nouveaux cadres créés pour la finance durable par l'Union européenne : la taxonomie et les réglementations sur le reporting des fonds durables. Trois promoteurs de labels listés dans ce panorama ont anticipé sur ces nouveaux standards et d'ores et déjà amorcé l'intégration de la taxonomie européenne, ce référentiel d'activités à bénéfice environnemental, dans leur référentiel.

L'autrichien Umweltzeichen exigera par exemple des preuves de conformité au dispositif européen et étend sa labellisation aux comptes de dépôt et d'épargne. Le label allemand FNG, lui, va encore plus loin et utilise d'ores et déjà la taxonomie européenne pour les fonds verts et exige une « stratégie durable explicite » détaillée et motivée. De son côté, le belge Towards Sustainability travaille sur une proposition de refonte de son référentiel pour janvier 2021.

Nouveau : Obligations vertes et exclusions, choc des cultures

Le panorama des labels présente pour la première fois une analyse de la labellisation des fonds obligataires, plus de 200 fonds à ce jour dont une vingtaine de fonds d'obligations vertes. D'un label à l'autre, les critères d'exclusion environnementales sur les énergies fossiles varient fortement tout comme leur articulation avec des obligations vertes. Par exemple, le label public français Greenfin peut être attribué à un fonds qui investit dans l'obligation verte émise par une société gazière puisque ses exclusions ne s'appliquent pas aux green bonds. En revanche, le label autrichien ne valide pas les green bonds de l'État français puisque le critère d'exclusion du nucléaire s'applique aussi dans ce cas de figure. 

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