« Le député Alexandre Holroyd a présenté le 22 juillet aux ministres Barbara Pompili et Bruno Le Maire son rapport sur la finance verte, commandé avant la crise sanitaire par le premier ministre Edouard Philippe. L’objectif de ce rapport est d’analyser les atouts de la place de Paris dans le domaine de la finance verte et durable et de faire des propositions pour accélérer son développement et renforcer le leadership de la place parisienne.

Philippe ZaouatiLe rapport met l’accent sur trois axes très pertinents :

- tout d’abord, la structuration des acteurs de la place : pour que Paris conserve une position de leader, de « capitale de la finance verte », Alexandre Holroyd suggère la création, à l’instar de ce qui existe à Londres, d’un Institut de la Finance Verte qui aurait trois piliers, la promotion des acteurs de la place de Paris, la recherche et l’innovation et l’incubation de fin-techs spécialisées dans la finance durable ;

- ensuite, Alexandre Holroyd met l’accent sur la question de l’analyse extra-financière en constatant la domination des entreprises américaines. Il évoque une question de souveraineté européenne et propose en quelque sorte une politique industrielle pour reprendre le contrôle. Cette politique s’appuierait sur la réglementation européenne (taxonomie, comptabilité extra-financière), sur la constitution d’une base de données en open source, disponible pour tous, regroupant toutes les données extra-financières, et sur un soutien à l’écosystème des fin-techs dans ce domaine ;

- enfin, Alexandre Holroyd souhaite que l’épargne des ménages soit orientée de façon plus forte vers les produits verts et durables, il propose notamment de rattacher la gouvernance des labels ISR et GreenFin au nouvel institut, de créer un nouveau label « transition », de renforcer le fléchage du LDDS vers la transition écologique, de communiquer de façon obligatoire une « température » des portefeuilles, de définir une trajectoire de produits verts dans les produits financiers les plus utilisés par les Français, notamment le livret A et l’assurance-vie, allant ainsi plus loin que la loi Pacte sur cette question.

Plusieurs recommandations concernent également le financement de la rénovation thermique des logements. Alexandre Holroyd suggère un recours plus important à la titrisation et la caractérisation systématique des prêts bancaires en fonction de l’efficacité thermique des logements (DPE). Cette partie est plus spécifique, elle a le mérite de mettre en avant la question de la définition de « ce qui est vert » dans les bilans bancaires.

La seule faiblesse du rapport est d’avoir peu mentionné les sujets sociaux et la finance solidaire qui est une part importante de la finance durable en France. Il serait utile de souligner que l’analyse ESG et les labels de la finance durable mettent précisément sur le même plan les impacts environnementaux et sociaux.

Le rapport d’Alexandre Holroyd présente un plan cohérent et complet pour accélérer le développement de la finance verte parisienne. En créant un Institut ambitieux capable de rivaliser avec le Green Finance Institute de la City, en poursuivant dans la lignée de la loi Pacte le fléchage de l’épargne vers les produits verts, en améliorant la transparence des produits financiers, notamment sur la question du climat, en retrouvant une souveraineté dans le domaine des normes et de l’analyse extra-financière et en mettant en oeuvre une véritable « politique industrielle » pour développer un écosystème de fin-tecks orientées vers la finance durable, le rapport propose un plan d’actions concret et réaliste, tout à fait cohérent avec la volonté de faire une relance verte. Le Green Deal a besoin d’une finance durable. »

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