Entreprises citées : Picard, Derichebourg, Elior, Superior Industries, Alcatel Lucent, Atalian

Ce sont des marchés de crédit particulièrement haussiers que nous avons observés ces derniers jours, et ce, quelle que soit la catégorie obligataire. Les taux souverains ont fortement baissé, conduisant le Bund de maturité dix ans sous le niveau des 2% alors même que la BCE vient juste de positionner son taux directeur sur ce seuil. Ainsi l’indice souverain européen réalise-t-il une performance de +1.71% sur la semaine, soit quasiment un an de portage de Bund 10 ans, et plus que les indices d’obligations corporates, autour de +1.2% que ce soit sur le segment High yield ou Investment grade.

Tout cela pour dire qu’il est indispensable d’être positionné sur les marchés actuellement tant la force de rappel est importante en cette fin d’année, après les chutes inconsidérées et indifférenciées des mois passées. Plusieurs phénomènes combinés, techniques ou fondamentaux, viennent expliquer ce mouvement :

• Des rachats de positions short à l’approche de la fin d’année

• Un marché primaire toujours atone sur les corporates de qualité intermédiaire

• Des publications de qualité pour le crédit, avec des entreprises globalement prudentes et maîtrisant leur trajectoire de crédit

• Une forte augmentation des flux entrants sur les obligations qui devrait s’accentuer en janvier à la faveur des investissements institutionnels, encore à l’arrêt en raison du passage de fin d’année.

• Et surtout un regain d’optimisme généralisé qui n’a pas forcément plus d’explication que l’excès de pessimisme qui l’avait précédé…

Si les rendements offerts ont donc déjà baissé significativement depuis quelques semaines, avec un indice Crossover (représentant le marché du High yield) passé de 650 à 450 points de base et des taux swap 5 ans passés de 3.2% à 2.6%, soit un total de 260 points de base de baisse de rendement embarqué pour l’investisseur, ils restent encore tout à fait attractifs et n’ont pour le moment retrouvé que leurs niveaux de l’été 2022. De plus, notons que l’essentiel des flux récents s’est fait sur le cœur du marché obligataire, indices en tête, ce qui laisse une prime significative pour tout un pan du marché, à la lisière ou en dehors des indices obligataires, extrêmement concentrés sur les blue chips mastodontes de dette.

Si nous nous trouvions ainsi embarrassés à trouver quelque explication lorsque les valorisations chutaient de jour en jour il y a quelques mois, alors même que la qualité des entreprises n’avait pas changé et qu’il nous semblait, au moins en Europe, que les taux souverains et la BCE restaient cappés par le manque de dynamisme économique et l’hétérogénéité de la Zone, nous sommes presque tout aussi muets devant le regain d’optimisme actuel, dont les vecteurs existent bien sûr mais qui, pour l’essentiel, n’ont pas changé depuis trois mois. Il a juste fallu patienter que le marché analyse la situation, calme son stress et commence à se repositionner sur les mêmes obligations qu’il rejetait en masse quelques semaines auparavant.

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Matthieu Bailly, Octo Asset Management

dnca sommes nous a la veille d'un changement de cycle ?

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