Retrouvez notre entretien avec Marta OUDOT, Directrice de l'Europe francophone, DNB Asset Management. 

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1) Quels ont été les faits marquants de 2022 pour DNB AM ? 

L’année 2022 a été marquée par une multitude d’événements qui ont affecté notre métier, notamment la fin des restrictions Covid-19 et un retour progressif vers des rendez-vous en présentiel, ainsi que la vague de réglementations liée à l’activité ESG. Mais elle a été aussi ponctuée par un environnement de marchés très difficile, avec l’éclatement de la guerre en Ukraine, la hausse des taux, le retour de l’inflation, etc. Chez DNB AM, nous avons poursuivi notre développement de notre entité luxembourgeoise, avec un recrutement en début d’année de Sowy Lim, en tant que Sales Support pour l’Europe Francophone. Nous avons également étoffé nos effectifs tant sur la partie commerciale que dans les équipes administratives au Luxembourg. Nous avons poursuivi nos efforts de commercialisation de nos fonds thématiques et nordiques, notamment DNB Technology et DNB Renewable Energy mais aussi sur un fonds relativement nouveau : DNB Nordic Small cap. L’année a également été marquée par la pression réglementaire et l’implémentation du nouveau cadre SFDR. Nous sommes fiers d’annoncer qu’aucune déclassification n’a eu lieu, et ce grâce à notre politique très prudente en matière d’évaluation de nos fonds, ce qui nous a permis de faire quelques « upgrades » notamment DNB Future Waves qui devient article 9.

Quant aux performances, c’est notre fonds phare DNB Technology qui a enregistré une performance relative remarquable ; malgré la forte baisse des valeurs technologiques le fonds a terminé à l’année à -16,4 vs -28% pour l’indice, ce qui le place en première position de sa catégorie sur 1 an. DNB Renewable Energy a passé la barre des 500MEUR d’encours ce qui démontre l’intérêt grandissant pour la thématique de l’environnement.

2) Quels sont vos principaux projets, vos principales ambitions en termes de produits et de services à échéance 6 mois ? 

Nous poursuivons notre lancée pour renforcer les équipes commerciales au Luxembourg ainsi que les équipes de support en 2023, afin de continuer à servir nos clients et d’augmenter notre présence sur le terrain, y compris en France.

3) Qu’en est-il de l’ISR ?

L’ISR restera un élément central dans notre fonctionnement chez DNB. Nous avons poussé notre approche encore plus loin en 2022 avec notre outil interne ESG LAB qui permet une agrégation des données ESG (externes et internes), y compris sur les ODD et la taxonomie, ce qui est devenu un outil indispensable afin de mesurer la durabilité de nos portefeuilles, notamment dans le cadre de la SFDR mais aussi pour faciliter l’intégration ESG dans la gestion des portefeuilles au quotidien. C’est un travail qui ne cessera d’évoluer. Aussi, nous poursuivons nos efforts sur la mesure des émissions évitées de nos fonds article 9 (DNB Renewable Energy et DNB Future Waves) ; un sujet auquel nous accordons beaucoup d’importance.

4) Quelle est votre analyse de la situation actuelle des marchés financiers ?

2022 a été une année marquée par la plus forte variation du taux de la Fed depuis 1980, où les rendements du Trésor à 10 ans ont plus que doublé, sortant d'une tendance baissière de 40 ans. Pour les marchés actions, la hausse des taux d’intérêt a été le facteur le plus impactant.

L’année 2022 a aussi été l’année où les performances ont été négatives à la fois pour les obligations et les actions. En 2023, nous nous attendons à ce que les actions sous-performent les taux et nous recommandons une sous-pondération au marché des actions au cours des prochains mois.

Notre équipe tactique recommande un positionnement plutôt défensif en ce début d’année. Nous ne prévoyons pas une deuxième année consécutive de hausses significatives des taux, la performance devrait donc être davantage tirée par les bénéfices en 2023. Dans un contexte de baisse des prévisions du consensus, les entreprises capables de répondre aux attentes devraient être bien placées pour surperformer. Les secteurs défensifs tels que la consommation de base et la santé devraient être les moins touchés par le ralentissement de la croissance économique. En revanche, les secteurs de l'industrie et de la consommation discrétionnaire devraient être les plus exposés aux estimations revues à la baisse. Nos équipes de gestion tactiques sont donc actuellement surpondérées les biens de consommation de base, santé et technologie (en restant sélectif sur ce dernier), et sous-pondérée les secteurs de l’immobilier, l’industrie et la consommation discrétionnaire.

Au niveau économique le consensus Bloomberg prévoit une récession légère/ « soft landing » aux US au premier semestre 2023 avec une inflation sous-jacente qui devrait tomber en dessous de 3 % d'ici décembre 2023. Alors qu’une récession au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2023 est prévue pour la croissance de la zone euro tandis que l'inflation diminue plus rapidement qu'aux États-Unis.

Les attentes de croissance du PIB de la zone euro sont plus négatives car l'effet de la hausse des prix de l'énergie a été beaucoup plus important qu'aux États-Unis.

Le fait que la Fed ait sous-estimé la pression inflationniste à la suite de la pandémie accentue le risque qu'elle opte pour la prudence et retarde les baisses de taux afin de s’assurer que l'inflation atteindra l'objectif de 2 % plutôt que d'être simplement "confiante". Les divers discours des membres de la Fed soulignant les erreurs politiques des années 1960 (assouplissement trop précoce de la politique) sont cohérents avec le fait que la Fed retardera les baisses de taux plus que ne le prévoit le marché, à moins que l'économie ne ralentisse fortement. La réunion de la BCE de décembre, étonnamment « hawkish », constitue un autre candidat pour une erreur potentielle de politique monétaire.

 

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