• Si les conseillers financiers anticipent un repli modéré des marchés boursiers en 2020 et une reprise continue au second semestre, ils s’inquiètent cependant des niveaux de volatilité.
  • Pour un conseiller financier sur trois dans le monde, les niveaux de volatilité montrent que les investisseurs ont été bien plus inquiets que les marchés ne le pensaient. Le retournement des marchés a révélé les risques et les limites des fonds de gestion passive.
  • Les perspectives de marché des répondants sont plus optimistes aux États-Unis que dans le reste du monde. Le pessimisme est plus fort en Asie, où les professionnels de la finance prévoient des pertes à deux chiffres en 2020.

Selon les résultats d’une enquête publiée aujourd’hui par Natixis Investment Managers, les professionnels de la finance (conseillers financiers, gérants de patrimoine, courtiers/négociants et planificateurs financiers) anticipent une hausse du rendement des actions américaines après d’importantes pertes, pour terminer l’année en baisse de 3,6 % seulement. Bien que les pertes aient atteint -34 % dans les premières semaines de la crise, les professionnels de la finance ont vu celles- ci s’atténuer jusqu'à atteindre -10 % à la fin du mois d'avril.

L'enquête relève que 51 % des professionnels de la finance à travers le monde ont estimé que la volatilité initiale causée par la crise du coronavirus était davantage liée aux réactions des investisseurs qu’aux fondamentaux économiques et financiers. Confiants dans le fait que le marché continuera de se redresser au second semestre, les conseillers financiers sont principalement préoccupés par l’incertitude quant à la suite des événements, notamment concernant la réaction des investisseurs.

Entre le 16 mars et le 24 avril 2020, Natixis IM a interrogé 2 700 professionnels de la finance à travers 16 pays, dont 300 aux États-Unis. Au total, les répondants prévoient un recul de 7 % pour le S&P 500 et de 7,3 % pour l’indice MSCI World à la fin de l’année. Les rendements anticipés pour 2020 ressemblent davantage à ceux observés en 20181 qu’en 2008, lorsque le S&P et le MSCI ont plongé de 37 % et 40,33 % respectivement. Les perspectives sont plus optimistes sur le marché américain que dans le reste du monde. Ailleurs, les professionnels de la finance s’inquiètent bien plus de la performance des actions sur leurs propres marchés, avec des prévisions de perte à deux chiffres à Hong Kong, en Australie, en Italie et en Allemagne.

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La volatilité soutenue constitue toujours le principal risque pour la performance des portefeuilles et les perspectives de marché. Près de 59 % des conseillers français citent la crainte d’une récession comme source de préoccupation majeure pour leurs portefeuilles, suivie de près par la volatilité (47 %). Les préoccupations en matière de risque ont par ailleurs radicalement changé par rapport aux enquêtes des années précédentes : 38 % des conseillers interrogés se disent préoccupés par les risques géopolitiques, tandis que 30 % évoquent les problématiques de liquidité.

« Avec la lente réouverture des économies et l'atténuation des tensions mondiales, les conseillers financiers sont assez optimistes quant à la reprise », explique Aurélia Lovadina, Directrice distribution externe France chez Natixis Investment Managers. « Leur priorité est d’aider leurs clients à bénéficier de cette reprise tout en se protégeant de la volatilité. La crise a entrainé des prises de décisions émotionnelles, et a révélé les limites de l'investissement passif, la grande majorité des conseillers se tournent vers la gestion active dans l'environnement actuel. »

Revoir ses attentes et tirer les leçons

Après 12 ans à produire des rendements annuels moyens d’environ 13 %2, avec des niveaux record en janvier et février, l’ampleur des pertes causées par la pandémie de coronavirus a été brutale pour le S&P 500. Bien que près de la moitié des professionnels de la finance français (49 %) conviennent que les marchés étaient surévalués à l'époque, près de 8 sur 10 (79 %) estiment que la hausse prolongée des marchés a induit une certaine forme d’insouciance vis-à-vis du risque chez les investisseurs. 86% des conseillers interrogés en France estiment que leurs clients sont plus concentrés sur les rendements à court-terme et près de la moitié déclarent que leurs clients refusent de rééquilibrer leur portefeuille tant que les marchés seront en hausse.

D’après l’enquête :

  • 67 % des conseillers financiers pensent que les investisseurs particuliers n’étaient pas
    préparés au fléchissement des marchés.
  • 75 % d’entre eux estiment que les investisseurs semblent avoir oublier que la hausse
    prolongée des marchés était inédite et anormale.
  • 76 % considèrent que les investisseurs particuliers, en règle générale, ont du mal à jauger
    leur propre tolérance au risque ; le même nombre de répondants affirment que les clients ne saisissent pas le risque tant qu’il ne s’est jamais réalisé pour eux

« Le ralentissement des marchés – et leur reprise attendue – est un bel exemple de finance comportementale, même si les investisseurs ont dû faire face à des pertes réelles et des objectifs manqués, » poursuit Aurélia Lovadina. « Ils se sont à nouveau confrontés à la gestion du risque, et cette expérience sera riche en enseignements. La période actuelle représente aussi une occasion, pour les professionnels de la finance, de montrer leur valeur auprès de leurs clients : en discutant de façon concrète de leurs attentes en matière de risque et de rendement ; en les aidant à créer des portefeuilles résilients et à maîtriser leurs émotions pendant les périodes de fluctuations des marchés. »

87 % des conseillers financiers français estiment que l’environnement actuel plaide en faveur d’une gestion active. Pour ceux qui considèrent la volatilité comme une opportunité potentielle d’achat et d’arbitrage, la période est propice au rééquilibrage des portefeuilles et à la gestion active. Près d’un tiers (64 %) estiment que les investisseurs ne mesurent pas tous les risques liés à la gestion passive, et 51 % conviennent que les investisseurs ont un sentiment de sécurité injustifié vis-à-vis de ce type de placement.

Les professionnels de la finance doivent gérer de nouveaux défis liés aux placements, aux attentes et aux comportements de leurs clients. Sous la pression des régulateurs, de l’industrie et des marchés, leur approche évolue sur tous les plans : stratégie d’investissement, service client, gestion de leurs pratiques et pédagogie. Dans une série de rapports à venir, le Natixis Center for Investor Insight étudiera de manière approfondie la façon dont les professionnels de la finance s’adaptent à cet environnement dynamique.

1 L’année 2018 s’est terminée sur une baisse de -4,38 % pour le S&P et de -8,2 % pour le MSCI World
2 Source : Morningstar

Méthodologie
L’enquête mondiale des professionnels de la finance de Natixis Investment Managers 2020 a été réalisée par CoreData Research entre le 16 mars et le 24 avril 2020. Elle a été menée auprès de 2 700 professionnels de la finance, y compris des conseillers non-indépendants au sein de société de courtage, des conseillers en investissements agréés et des courtiers indépendants représentant 134,6 milliards de dollars d’actifs sous gestion, dans 16 pays et territoires d'Asie, d’Europe continentale, d’Amérique latine, du Royaume-Uni et des Amériques. Aux États-Unis, CoreData a interrogé un panel de 300 professionnels de la finance gérant au total 134,6milliards de dollars d’actifs, avec 20 ans d’expérience dans l’industrie en moyenne. Pour plus d’informations, cliquez sur ce lien.
 
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