Une partie du monde émerge doucement du confinement et s'adapte à un nouveau mode de vie post-pandémique. Les gouvernements ont annoncé d'importants plans de relance budgétaire en réponse à l'épidémie de coronavirus, dont beaucoup prévoient une augmentation des dépenses d'infrastructure. Cette dynamique pourrait entraîner une forte performance des infrastructures cotées en tant que classe d'actifs.

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La propagation du Covid-19 a mis à mal l'ensemble des marchés au cours du mois de mars. Parmi les secteurs les plus durement touchés au sein des infrastructures cotées on peut noter les infrastructures de transport et d'énergie. Le choc de l'offre provoqué par l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) a coïncidé avec une chute de la demande de produits énergétiques due à la fermeture des économies - les aéroports et autres moyens de transport ayant été paralysés.

Les dividendes des entreprises de certains secteurs, tels que l'industrie aéroportuaire, ont été mis sous pression à court terme, celles-ci ayant suspendu leurs paiements. Toutefois, beaucoup restent attrayantes à long terme, et se sont engagées à rétablir leurs dividendes dès que possible. Les entreprises d'infrastructure ont généralement tendance à rebondir plus rapidement que le marché.

Dans une période d'incertitude économique où l’ensemble du marché voit ses dividendes sous pression, les bénéfices du secteur des services publics ont été un véritable soutien. De nombreuses entreprises des services publics ont été défensives mais ont également généré des revenus stables.

Un contexte favorable du fait des politiques fiscales

Il est important de rappeler que les infrastructures se développent au-delà du secteur traditionnel des services publics, des pipelines d'énergie ou des transports - secteurs communément appelés infrastructures "économiques". Il est essentiel de disposer d'un portefeuille diversifié en infrastructures "sociales" et "évolutives". Ces dernières comprennent les infrastructures liées aux communications et aux transactions, ainsi que les sociétés de redevances, qui confèrent à cette classe d'actifs généralement considérée comme stable, une toute nouvelle dimension.

Les infrastructures "évolutives" sont devenues centrales dans le monde entier au cours des périodes de confinement, mettant en lumière le besoin évident d'infrastructures numériques telles que le haut débit ou les datacentres. Mais cette tendance ne s’explique pas juste en raison du confinement, c'est une opportunité de croissance structurelle.

Il faudra vraisemblablement un certain temps pour que l'économie se redresse. Les gouvernements du monde entier ont lancé des initiatives pour alimenter la reprise économique, dont une grande partie s'articule autour des dépenses d'infrastructure. Cette expansion budgétaire pourrait offrir un contexte favorable aux infrastructures cotées.

Quelques exemples illustrent déjà cette tendance : aux États-Unis, la New Jersey Turnpike Authority a annoncé une augmentation de 36% de ses péages pour aider à financer 24 milliards de dollars de projets d'investissement pour ses autoroutes au cours des 15 à 20 prochaines années. En cette année électorale, où le besoin de dépenses en infrastructures est l'un des rares domaines sur lesquels les républicains et les démocrates s'accordent, il sera intéressant de voir si des développements similaires ont lieu dans tout le pays.

En Europe, le gouvernement espagnol envisage la poursuite de la privatisation des autoroutes selon le modèle des routes à péage afin d'en assurer la longévité et l'entretien compte tenu des tensions sur les finances publiques . Enfin, des marchés ont été attribués à des sociétés telles que Vinci pour un projet lié au réseau de transport public à Paris. . Ces mesures fiscales déployées dans chaque pays jouent un rôle majeur pour la classe d'actifs des infrastructures cotées.

Les énergies renouvelables au cœur des préoccupations

Dans de nombreux pays, l'expansion budgétaire et la reprise économique sont axées sur les énergies renouvelables. Le plan de sauvetage économique de l'Europe se distingue par son programme écologique, la question de la durabilité étant au cœur du plan de relance. En mai, la Commission européenne a proposé un ensemble de mesures pour aider l'UE à faire face aux répercussions de la crise du Covid-19. Ce plan, connu sous le nom de "Next Generation EU", a une politique claire de promotion des énergies renouvelables et des transports propres, ainsi que de rénovation et d'efficacité des infrastructures et des bâtiments pour soutenir une économie plus circulaire.

Les infrastructures numériques font également l'objet d'investissements accrus, l'Europe cherchant à renforcer la connectivité et plaçant le déploiement rapide des réseaux 5G en tête de ses priorités. La proposition de relance de l'Allemagne va dans le même sens, le pays consacrant 50 milliards d'euros à la numérisation, à l'innovation et au changement climatique.

Si les mesures de relance budgétaire resteront probablement d'actualité tant que l'économie mondiale ne sera pas plus solide, il est essentiel de rappeler que les infrastructures cotées sont une classe d'actifs qui s'appuie sur des tendances puissantes et pluridécennales susceptibles de perdurer. A long terme, l'un des thèmes majeurs sera celui des énergies renouvelables. Parmi les exemples d'entreprises actives dans ce domaine, citons NextEra Energy, un producteur d'énergie renouvelable basé aux États-Unis, et Ørsted, le leader mondial de l'éolien offshore.

Parmi les autres thèmes dominants, citons les transports du futur, l'urbanisation, la connectivité universelle, la gestion de l'eau et des déchets et les changements sociaux et démographiques. Ces grands thèmes porteurs devraient se maintenir pendant de nombreuses décennies encore, créant ainsi des opportunités intéressantes pour les investisseurs.

Par Alex Araujo, gérant du fonds M&G (Lux) Global Listed Infrastructure Fund. 

 

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