2020 restera longtemps dans la mémoire des investisseurs européens en actions à dividendes. En effet, les entreprises ont réduit leurs dividendes d'environ 30 % et les bénéfices ont fortement diminué. Pire encore, les régulateurs ont interdit à des secteurs tels que les banques et les assurances, qui constituaient une source importante de revenus, de verser des dividendes. En outre, un certain nombre de pays ont exercé une pression politique importante pour empêcher les distributions des entreprises qui recevaient des aides d'État sous quelque forme que ce soit. Dans ce contexte, on peut se demander pourquoi les investisseurs se tourneraient vers l'Europe pour générer des revenus.

Pour commencer, il est important de souligner que les perspectives de croissance des dividendes en 2021 semblent beaucoup plus favorables qu’en 2020. Le marché prévoit une croissance significative des bénéfices, tandis que les contraintes politiques et réglementaires devraient s’assouplir. Cela dit, nous pensons toujours que les investisseurs doivent être actifs, et faire preuve de sélectivité et de discipline dans leur recherche de revenus européens.

Cela signifie qu’il faut se concentrer sur une diversification efficace dans la construction des portefeuilles et qu’il faut également identifier la résilience des flux de trésorerie, des bilans et des bénéfices au niveau de l’entreprise. Ce sont les entreprises qui, depuis toujours, génèrent des niveaux de revenus et de rendements ajustés du risque attrayants. Enfin, dans un monde qui présente actuellement à la fois des opportunités et des risques, cela signifie adopter une approche équilibrée.

2020 a mis en évidence l’importance de revenus durables

Tout d’abord, les défis. La population mondiale vieillit. Le besoin de revenus pour soutenir cette évolution démographique est chaque année plus important. Actuellement, il est extrêmement difficile d’obtenir des sources de revenus fiables à partir d’obligations ou de titres assimilés, étant donné que les taux d’intérêt sont extrêmement bas, voire négatifs, sur de nombreux marchés. Nous pensons que les placements de revenus en actions peuvent jouer un rôle important pour combler le manque à gagner. Cela dit, l’année 2020 nous a rappelé que les rendements des entreprises qui versent des dividendes et qui sont les plus en vue peuvent parfois s’avérer illusoires. Nous pensons donc qu’une approche active de l’investissement en actions est essentielle.

L’Europe offre de nombreuses possibilités intéressantes en matière de dividendes

L’une des nombreuses choses que nous apprécions dans l’investissement dans les entreprises européennes est qu’elles offrent un ensemble d’opportunités riches et variées. Il existe de nombreux leaders mondiaux reconnus dans différents secteurs où nous avons pu trouver des opportunités intéressantes. Il s’agit notamment des biens de consommation de base (comme le géant suisse de la nutrition Nestlé) et des produits pharmaceutiques (le leader danois du diabète Novo Nordisk). En creusant un peu plus, nous avons investi pendant de nombreuses années dans des secteurs moins demandés, notamment les services aux collectivités (réseau britannique et propriétaire d’énergies renouvelables SSE) et l’assurance (spécialiste allemand de la réassurance Hannover Re). Nous avons également constaté une volonté de la part des entreprises européennes de mettre l’accent sur le rendement pour les actionnaires sous forme de dividendes. Cela contraste fortement avec d’autres marchés tels que les États-Unis.

La combinaison de ces idées offre la possibilité de générer un rendement de dividende attractif à partir d’une série de positions. Il est important de noter que cette diversité d’opportunités nous conforte dans l’idée que les dividendes globaux s’inscriront dans la durée, même dans les périodes difficiles.  

Accent mis sur le revenu durable plutôt que sur les facteurs

Les observateurs des marchés se sont focalisés sur les « facteurs ». Les actions, les secteurs et les fonds sont segmentés en « valeur » et « croissance ». À notre avis, ces définitions sont, dans l’ensemble, assez peu utiles. Elles sont certainement beaucoup moins importantes que les entreprises sous-jacentes dans lesquelles nous investissons. Nous veillons à ce que chaque investissement dans nos fonds de revenu soit accompagné d’un « dossier de revenu ». Celui-ci est basé sur l’analyse de la capacité de l’entreprise à payer des dividendes par rapport à son cours, plutôt que sur les caractéristiques des facteurs de l’action. Malgré l’accent mis sur les dividendes, nous voulons idéalement que nos portefeuilles de revenus aient une empreinte factorielle relativement équilibrée. Après tout, nous sommes des sélectionneurs d’actions, et non des sélectionneurs de facteurs. Cela signifie que le risque spécifique à une action doit être le principal moteur de la performance du portefeuille.

Avec le recul, les valorisations pour les dividendes européens sont attrayantes au regard de leurs niveaux historiques. Elles sont également particulièrement attrayantes par rapport aux dividendes offerts dans d’autres régions et aux rendements disponibles sur d’autres classes d’actifs. Par exemple, le rendement actuel des dividendes des actions européennes est de 3,1 %, contre 1,6 % pour les actions américaines. La comparaison est encore plus favorable par rapport aux obligations à 10 ans, les Bunds allemands ayant un rendement de -0,6 %, les Gilts britanniques de 0,4 % et les bons du Trésor américain de 0,9 %. Et puis il y a les marchés monétaires. Les instruments américains à trois mois ne vous rapporteront que 0,1 %, contre -0,5 % pour les titres équivalents allemands. (Source : UBS janvier 2021).

Ces facteurs nous incitent à plaider en faveur d’un revenu européen. Pour dire les choses simplement : nous avons le sentiment de travailler dans la bonne direction.

Concilier le passé et le futur

Nous cherchons en permanence à équilibrer des rendements de dividendes supérieurs qui soient durables, avec des entreprises capables d’augmenter rapidement leurs dividendes grâce à la croissance de l’activité sous-jacente. Un portefeuille trop déséquilibré dans un sens ou dans l’autre présente des risques. Par exemple, les entreprises qui offrent les rendements les plus élevés peuvent avoir du mal à tenir leurs promesses lorsque les conditions deviennent plus difficiles. En revanche, les entreprises qui affichent des bénéfices en forte croissance peuvent estimer qu’il n’est pas justifié de verser des dividendes aux actionnaires. 

Prenez, par exemple, le défi et l’opportunité que représente la transition vers des sources d’énergie plus renouvelables. Les entreprises européennes jouent ici un rôle de premier plan. À ce titre, nous avons délibérément écarté les rendements à dividendes élevés disponibles dans le secteur du pétrole et du gaz, un terrain de chasse traditionnel pour les investisseurs à la recherche de revenus. Au lieu de cela, nous avons trouvé des possibilités beaucoup plus intéressantes de tirer profit de la transition énergétique dans le secteur des services aux collectivités. L’atteinte d’un juste équilibre entre les deux devrait permettre de combiner de manière convaincante la protection contre les risques de baisse et la capture des risques de hausse. 

Où sont les opportunités en 2021 ?

Le vaste déploiement des vaccins contre la Covid-19 et l’assouplissement progressif des récentes restrictions ouvriront probablement la voie à une reprise de la demande latente dans certains secteurs. Les pressions inflationnistes à court terme sont positives pour certains des secteurs dans lesquels nous sommes le plus convaincus par les dividendes - les services financiers, par exemple. 

À moyen terme, nous devons tenir compte des mesures de relance drastiques qui ont été prises au plus fort de la crise. Ces dépenses pèseront probablement sur le monde dans les années à venir. Dans ce contexte, on peut s’attendre à ce que les entreprises matures, dotées d’une position concurrentielle solide et offrant un rendement de dividende élevé, se portent bien. 

Dernières réflexions...

Quid des perspectives ? Nous pouvons avancer des arguments raisonnables en faveur des perspectives d’une forte reprise. Nous pouvons également présenter des arguments raisonnables pour mettre en évidence les difficultés à venir. C’est pourquoi nous privilégions une approche équilibrée en matière d’investissement. Nous continuerons à maintenir une combinaison attrayante de sociétés qui offrent, selon nous, un dividende élevé durable avec celles qui peuvent potentiellement offrir des niveaux de croissance du dividende convaincants. 

Ceci devrait aboutir à un portefeuille bien équilibré constitué à partir de ce que nous estimons être les meilleures idées de revenus en Europe. C’est une telle approche qui nous donne confiance en ce qui sera probablement une nouvelle année riche en événements.

Les entreprises ont été sélectionnées uniquement à des fins d’illustration pour présenter le style d’investissement décrit dans le présent document ; elles ne constituent pas une recommandation d’investissement et ne sont pas révélatrices d’une quelconque performance future.

 

aberdeen investments standard

 

Pour accéder au site, cliquez ICI.