Retrouvez notre interview avec William de Gale, Gérant de Bluebox Global Technology. 

William de Gale FCA CFA1) Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J'ai commencé ma carrière en 1987 en obtenant un diplôme d’Expert Comptable agréé chez Coopers & Lybrand (maintenant PWC). J'ai ensuite servi dans l'armée britannique pendant 5 ans, en tant qu'officier dans la Household Cavalry. Après l'armée, j'ai passé 20 ans chez BlackRock (anciennement Mercury & Merrill Lynch) de 1997 à 2017 couvrant le secteur technologique. Entre 2008 et 2017, j'étais le gérant principal du fonds offshore BlackRock World Technology, et j'ai réussi à performer dans le premier décile. C'était le fonds Tech offshore le plus performant au monde pour ma dernière année en charge (en 2017). J'ai ensuite quitté Blackrock et rejoint un multi family office Suisse, BlueBox, pour créer, en 2018, un nouveau fonds afin de poursuivre cette stratégie d'investissement réussie.

2) Pouvez-vous nous présenter BlueBox Global Technology ?

Bluebox Global Technology est un fonds UCITS luxembourgeois à liquidité quotidienne que nous avons créé en 2018 et dont les actifs sous gestion ont atteint le milliard d'euros en 2021. Performance sur 3 ans entre 2019 et 2021 de +206 %. Nous sommes un fonds technologique, mais nous ne sommes pas obsédés par la technologie ; nous sommes obsédés par les entreprises technologiques. Des entreprises technologiques rentables qui créent de la valeur pour leurs actionnaires. Nous ne poursuivons pas les entreprises qui produisent le dernier appareil passionnant ou qui perturbent le marché actuel, car ces perturbateurs ( « Disrupteurs » ) oscillent entre le succès et l'obscurité, et leur valeur suit en conséquence. Il y a plus d'échecs que de succès et nous ne souhaitons pas parier là-dessus. Les entreprises que nous aimons sont celles qui sont à l'origine du succès de chaque disrupteurs : les fournisseurs de semi-conducteurs, de matériel, de logiciels et de services de pointe ; des entreprises bien gérées et fiables qui permettent la disruption et tirent de bons bénéfices de toutes les dépenses technologiques de ces disrupteurs ; des sociétés dont la valeur ne cesse de grimper. Ainsi, notre stratégie est en contradiction avec d'autres fonds technologiques, qui se concentrent sur ces disrupteurs passionnants, mais sans profits.

Quels en sont les fondements ?

- Nous évitons les disrupteurs. Ils dépensent de l'argent et ne font aucun profit. Nos entreprises sont très rentables (ou le seront très bientôt). Ce sont les « facilitateurs ».

- Priorité aux entreprises avec au moins 15 % par an de bénéfices par actions.

- Faible rotation du portefeuille, investissements sur le long-terme car nous investissons dans de belles valeurs.

- Nous évitons les sociétés à très forte croissance et donc surévaluées. Ces entreprises ne sont pas construites pour le profit, sont très médiatisées et sont presque vouées à décevoir.

- Nous évitons la plupart des « méga capitalisations » (avec une capitalisation boursière supérieure à 1 % du S&P500, actuellement autour de 300 milliards de dollars). Nous nous concentrons principalement sur les large-cap (entre 10 et 100 milliards de dollars). Ce seront peut-être les gagnants de demain, les méga-cap sont les gagnantes d'hier.

Lors de la ruée vers l’or Californienne de 1850, ceux qui se sont le plus enrichis sont les vendeurs de pelles et de pioches. C’est la philosophie de la stratégie Bluebox. Nous investissons dans les sociétés très profitables qui permettent le développement de nouvelles technologies (facilitateurs), pas dans les sociétés non profitables qui dépensent beaucoup d’argent pour découvrir une nouvelle technologie (disrupteurs)."

3) Comment définiriez-vous votre style de gestion ?

Notre univers d'investissement est l'ensemble du secteur technologique mondial (équipements, logiciels, services et semi-conducteurs). Dans cet univers, nous nous concentrons sur les entreprises qui permettent ou soutiennent la connexion directe entre le monde réel et les ordinateurs (par exemple, les semi-conducteurs analogiques, logiciels de service) ou en sont des bénéficiaires sous-estimés (par exemple, le positionnement commercial, les jeux interactifs). Nous identifions les technologies de l'information et les actions connexes qui sont déjà rentables ou qui reviendront très bientôt aux bénéfices, qui sont susceptibles de créer une valeur considérable pour les investisseurs externes et où cette création de valeur est susceptible de croître beaucoup plus rapidement que le marché dans son ensemble sur de nombreuses années. Nous investissons dans ces actions avec une vision de 3 à 5 ans, avec une faible rotation. Les valeurs technologiques sont souvent très volatiles, portées par le sentiment, la cyclicité et les surprises sur les bénéfices. Nous croyons aux perspectives à long terme de nos investissements, nous profiterions donc de la volatilité pour ajuster les pondérations plutôt que de vendre et de racheter des positions entières.

Ce n’est pas une stratégie Value : la valorisation d'une action est un indicateur utile du niveau d'excitation et des attentes qui l'entourent, et pour investir, il faut être convaincu que ces attentes sont trop conservatrices ; mais la valeur n'est jamais en soi une raison d'investir dans des actions informatiques, car les transitions technologiques peuvent détruire très rapidement les modèles commerciaux et les profits.

Ce n’est pas une stratégie de croissance extrême : les titres à très forte croissance ont tendance à être bien connus et très chers, et ces sociétés ont souvent des modèles commerciaux faibles, créant peu ou pas de valeur pour les investisseurs externes ; elles s'appuient sur un flux médiatique en constante amélioration pour surperformer, mais lorsque la croissance ralentit et que les medias sont moins favorable, elles ont tendance à s'effondrer, car elles manquent de support de valorisation.

Nous avons toujours tendance à sous-pondérer les méga-capitalisations (capitalisation boursière de plus de 1 % du S&P500, actuellement d'environ 300 milliards de dollars) : ces entreprises sont les gagnantes de la dernière vague de disruptions ; collectivement, elles céderont des parts de marché aux gagnants du prochain tour.

Le fonds détiendra les quelques méga-capitalisations pour lesquelles nous sommes convaincus qu'au cours des prochaines années, elles seront perçues par les investisseurs comme ayant des modèles commerciaux ENCORE MEILLEURS qu'aujourd'hui - une barre très haute en effet, car ce sont déjà les meilleurs modèles commerciaux que le monde n'ait jamais vu.

Nous avons toujours tendance à surpondérer les semi-conducteurs par rapport aux indices de référence de l'industrie technologique, mais les noms détenus peuvent en général être moins volatiles que la moyenne du groupe, de sorte que le portefeuille ne sera pas aussi surexposé aux semi-conducteurs que le poids relatif de l'indice de référence l'indiquerait. Les semi-conducteurs sont au cœur de l'activation et des avantages de la connexion directe, mais ceux qui créent la plus grande valeur à long terme ont tendance à être plus stables et moins volatiles (et un peu plus chers). Nous avons tendance à avoir une exposition importante au marché des biens d'équipement de semi-conducteurs, qui prend une part croissante de la valeur gagnée par l'industrie des semi-conducteurs.

4) Quelle analyse faite-vous de la situation actuelle des marchés financiers ? Votre fonds est-il investi à 100 % ?

La guerre en Ukraine tend actuellement à éclipser tout le reste, mais il est important que nous continuions à offrir à nos investisseurs une exposition positive aux tendances à long terme résultant de la connexion directe des systèmes informatiques au monde réel. En février, nous avons été témoins d'une attaque totalement non provoquée par une nation souveraine contre une autre, mais la condamnation mondiale quasi-unanime de l'agression russe, les sanctions économiques rapides et sans précédent et les livraisons substantielles de fournitures militaires et civiles à l'Ukraine sont autant de signes encourageants que le monde libre peut s'unir contre une agression extrême. Cela devrait également servir d'avertissement à la Chine, réduisant le risque d’une invasion de Taïwan. Bien que l'invasion russe ne se déroule clairement pas aussi bien que Poutine l'avait prévu, certains commentateurs suggérant maintenant qu'un changement de régime pourrait se produire à Moscou plutôt qu'à Kiev, on ne sait pas quand ni comment cette guerre se terminera et si elle va rester à l'intérieur des frontières de l'Ukraine. L'impact des sanctions sur l'économie mondiale devrait également être considérable, et les marchés n'aiment pas l'incertitude : les indices mondiaux avaient déjà chuté en janvier en raison des craintes d'inflation et de hausse des taux d'intérêt, et la crise ukrainienne a créé un nouveau catalyseur à la baisse. La guerre et les sanctions rendent le travail des banquiers centraux encore plus difficile lorsqu'il s'agit de lutter contre l'inflation sans ralentir la croissance des économies, mais les facilitateurs technologiques restent le principal moteur de la croissance des bénéfices à l'échelle mondiale et offrent donc un refuge attrayant en cas de ralentissement. Nous restons donc pleinement investis dans ce que nous pensons être les facilitateurs les mieux positionnés, offrant à nos investisseurs une exposition aux tendances technologiques les plus fortes, sans les valorisations absurdes et les modèles commerciaux médiocres de nombreux disrupteurs sans profit qui déclinent depuis plus d'un an.

5) Pouvez-vous nous donner quelques valeurs que vous appréciez particulièrement ?

Lam Research est l'une des principales sociétés mondiales d'équipements pour semi-conducteurs, mais elle a tendance à être négligée, car les investisseurs craignent son exposition considérable au marché de la mémoire. La mémoire est (correctement) perçue comme extrêmement capitalistique et donc peu rentable et volatile, mais c'est PRÉCISÉMENT la raison d'aimer Lam, et non de la craindre : c'est le plus grand fournisseur d'équipements de l'industrie la plus capitalistique au monde - c'est un excellent positionnement !

EPAM (actuellement en forte baisse en raison de l'invasion de l'Ukraine, où elle emploie beaucoup de personnel) est l'une des entreprises au monde les plus axées sur la connexion des produits et services traditionnels au monde réel - "numérisation" ou "transformation numérique" dans l'informatique et les secteurs des services.

6) Comment peut-on souscrire à Blueblox Global Technology ?

Vous pouvez souscrire par l'intermédiaire de votre banque ou de diverses plateformes d'investissements. Nous travaillons maintenant pour référencer le fonds chez les assureurs français. Les classes d'actions sont disponibles en EUR, USD, CHF ou GBP, non couvertes. Pour plus d'informations et pour recevoir la documentation, veuillez contacter [email protected]

 bluebox global technology

 

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