Est-il encore possible de souhaiter une bonne année aux investisseurs alors que les marchés viennent de connaitre, contre toutes attentes, un excellent exercice ? Il est de plus en plus clair que nous assistons à un changement de régime…

2020Il est difficile de ne pas tabler sur une consolidation après les gains enregistrés par tous les grands indices en 2019 : les marchés ont bouclé l’année qui vient de s’achever avec des progressions s’étageant entre 22% (Dow Jones), 27% (CAC40), et 34% (NASDAQ).

Et certains s’inquiètent des niveaux de valorisation atteints. Après une année 2019 qu’il faut bien qualifier d’excellente sur les marchés boursiers, certains tablent sur une respiration en 2020 !

Ce serait oublier que nous avons connu une véritable mutation au cours des 10 dernières années :

• des taux résolument bas,

• un environnement macro-économique toujours difficilement lisible,

• un cadre réglementaire contraint avec lequel les opérateurs ont appris à composer.

Les taux qui se sont à l’étiage depuis plusieurs années ont entrainé dans leur sillage les rendements de plusieurs classes d’actifs, en particulier du fonds en euros. Après des années de baisse continue, 2019 a été l’occasion d’annonces fracassantes chez plusieurs grands assureurs qui ont acté de la fin des placements tout en même temps rémunérateurs, sans risque et liquides. Bref le fonds euros, tel qu’on l’a connu, est mort.

Il faut donc apprendre à déployer des nouvelles stratégies dans les portefeuilles en acceptant de prendre du risque calculé et maîtrisé, et en faisant son deuil de la liquidité.

Sur le front macro-économique, le même esprit pragmatique prévaut : on le voit par exemple avec le débouclage du dossier Brexit. Alors que le vote des Britanniques en 2016 avait déclenché une tempête, Boris Johnson a montré après des trimestres d’atermoiement que le pire n’est jamais certain.

Bref, quels que soient les doutes et les inquiétudes face à l’avenir, le pire serait de ne pas bouger et de rester tétanisé dans l’attentisme.

Enfin, un cadre réglementaire qui depuis 10 ans n’a cessé de se densifier, avec pour les conseillers des contraintes sans cesse plus complexes. Il n’est pas certain que cette surenchère réglementaire ait réellement profité à l’épargnant. En revanche, il est clair que la digitalisation a permis d’absorber une bonne partie de ce surcroit de travail parfois stérile…

Donc oui, les perspectives pourraient être plus lisibles, comme celles que nous avions l’habitude de connaître dans les années 80. Mais cette époque est révolue. L’heure est au réalisme et au pragmatisme : la chance sourira à ceux qui allient prudence et créativité pour sortir des sentiers battus.

Alors bonne année 2020 à tous !

Gaël Chervet
Président du Groupe Ficade, éditeur des magazines Gestion de Fortune, Investissement Conseils et Profession CGP, ainsi que du site Patrimoine24

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