Une analyse signée Julien Manceaux, senior analyste chez ING qui s’est penché sur la dette galopante des entreprises américaines. Comment en est-on arrivé là ?

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La dette des ménages américains, qui a atteint 100% du PIB juste avant la crise financière de 2008, était à l’époque un des éléments ayant mené à la crise. Depuis, les ménages ont dû réapprendre à épargner et, en 10 ans, force est de constater que leur dette s’est réduite fortement par rapport à la taille de l’économie : en 2018, elle était de 76,4%.

A l’inverse, les entreprises américaines ont profité de la longue période de taux bas pour s’endetter et leur endettement est aujourd’hui équivalent à celui des ménages (73,9% du PIB au 3ème trimestre 2018 contre 66% en 2011, une augmentation de 4400 milliards d’USD).

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En moyenne, le service de cette montagne de dettes est assuré : The Economist a analysé les bilans des entreprises américaines cotées. Leurs bénéfices combinés sont équivalents à plus de six fois leurs dettes combinées. Cependant, certaines entreprises sont très en-dessous de cette moyenne et on peut chiffrer à environ 1000 milliards (soit l’équivalent des subprimes de 2008) les dettes des « bilans fragiles » (avec des dettes représentant plus de 4 fois l’EBITDA et avec des charges d’intérêts supérieures à la moitié de l’EBIT).

Comme en 2008, un segment particulier de l’endettement a fait l’objet d’attention de la part des régulateurs un peu partout sur la planète, le segment des « leveraged loans ».

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Trois problèmes des « prêts à levier » (« leveraged loans ») :

1) Leur titrisation : selon la Banque d’Angleterre, une partie de ces prêts (pour 800 milliards d’USD) ont été rassemblés dans des instruments et divisés en tranches portant des probabilités de défaut (et donc des types de risque) différents distribués aux investisseurs. […]

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En conclusion, l’endettement des entreprises américaines a fortement augmenté, et une partie de ce marché est certainement vulnérable à la baisse des marges et à la hausse des taux d’intérêt. Cela dit, vu la taille relativement réduite de la partie vulnérable du marché, nous ne pensons pas que cela pourra générer une nouvelle crise, ni même précipiter une récession.

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