Mis en place le 2 octobre dernier par la BCE, l’indice €ster (Euro Short-Term Rate) remplacera l’Eonia d’ici 2022. Les banques parviendront-elles à assurer la transition ?

L’avancée majeure se situe dans la nouvelle manière de calculer l’indice. Si l’Eonia n’établissait pas de moyenne pondérée, posant ainsi un important problème de représentativité, l’€ster indiquera la moyenne quotidienne des taux d’intérêt de 52 établissements de la zone euro, pondérée par le volume de transactions réalisées.

La réforme constitue un progrès en termes de transparence, et elle représente un véritable défi pour les banques. « Il leur faudra mettre à jour l’ensemble des systèmes internes, des contrats, des procédures opérationnelles et des modèles de calculs. », explique Augustin Beyot du cabinet Chappuis Halder.

« Néanmoins, la période de transition convenue avec le régulateur devrait permettre aux entités concernées de préparer les changements et surtout d'écouler le stock de produits référencés aujourd'hui à l'EONIA, évitant ainsi d'avoir à renégocier tous les contrats en cours avec les clients », nuance Salwa Fariji, du cabinet de conseil Capco.

Mais que se passera-t-il si les banques ne jouent pas le jeu ? La BCE appliquera alors la « procédure d’urgence » : elle aura recours à cette mesure les jours où moins de 20 banques déclareront leurs taux, ou lorsque seulement 5 banques concentreront 75% des transactions.

L’€ster correspondra alors à la moyenne entre le taux fixé la veille et celui obtenu grâce aux donnés du jour. « Il ne serait pas étonnant de voir cette mesure d’urgence appliquée dès les premiers temps, car les transactions vont concerner un nombre restreint de banques », prévient Augustin Beyot.