Amundi lance un fonds dédié à la nouvelle route de la soie. Une idée originale effectivement susceptible d’intéresser les investisseurs blasés. Mais faut-il forcément aller hors des sentiers battus ?

Certains gérants d’actifs font preuve d’une imagination débordante. Un mal nécessaire ? Face à  l’afflux de produits tournant autour de la thématique de l’ESG et l’ISR, pas facile en effet de se démarquer de ses concurrents. Le contexte actuel de taux bas ne milite pas non plus pour lancer des fonds actions abordant des biais classiques comme ceux des valeurs de croissance versus value.

Amundi, lui, a décidé de jouer cette carte de l’originalité en lançant un produit dédié à la nouvelle route de la soie. Celui-ci a pour objectif de capter les opportunités d’investissement en actions sur les marchés qui bénéficient de l’essor des nouvelles routes commerciales traversant l’Asie, l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Vaste programme qui donne une large marge de manœuvre aux gérants.

Cette idée témoigne de l’impératif besoin des asset managers d’arriver avec des thèmes originaux pour susciter l’intérêt d’investisseurs ultra sollicités. Dans le domaine durable, on trouve aussi des biais parfois originaux comme le fonds de Mirova dédié à la parité des femmes en entreprises. Il y a également le green bonds d’HSBC GAM concentré sur les pays émergents ou le fonds de DWS entièrement dédié aux valeurs africaines, financières en tête.

Farfelus les créateurs de ces initiatives ? Pas tant que cela puisqu’outre l’avantage d’attirer l’œil des blasés, ces produits ont de bonnes chances de performer. Evoluer hors des sentiers battus permet en effet de mettre la main sur des pépites moins recherchées par les hordes de gérants mondiaux et donc moins chères. Revers de la médaille, gare aux concepts un peu trop fumeux et « branchouilles » qui prôneraient un univers restreint aux valeurs peu liquides.

L’originalité pour l’originalité ne mène pas bien loin. Mais investir dans le énième fonds ESG suivant une stratégie Best in Class en excluant certains secteurs n’est pas non plus la panacée, surtout si l’asset manager suit de très loin le réel impact de ses fonds. Alors comme d’habitude, le bon choix s’inscrit entre les deux.