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Selon une étude « confidentielle » NCBS  (New Car Buyer Survey) que reprend le journal Les Echos dans son édition du jour, l’âge moyen des acheteurs de voitures neuves serait de 55,3 ans en France, contre 43,7 ans en 1991.

Pouvoir d’achat en berne, objet de statut dépassé par d’autres biens de consommation tels que les smartphones, désintérêt pour la propriété au profit de la valeur d’usage (« je préfère louer qu’acheter »)… Les raisons qui expliquent les évolutions constatées dans le domaine de l’automobile ne manquent pas. Et les constructeurs les ont souvent anticipées, en proposant des formules alternatives à l’achat pur et simple.

Reste qu’on ne peut s’empêcher de penser que l’automobile est peut-être en train de devenir un marché en voie d’insolvabilité. Comme cela est en train de se produire sur le marché de l’immobilier avec des niveaux de valorisation qui donnent le vertige ; et qui sont en train de fermer ce marché aux primo-accédants.

Cette évolution a déjà été commentée : nous serions sur une rupture générationnelle avec des jeunes peinant à trouver des emplois correctement rémunérés, et des seniors ayant connu le plein emploi, un accès aisé à la propriété, des retraites avec des taux de remplacement plantureux…

Une forme de « dèche » qui expliquerait largement l’essor de « l’économie collaborative ». Alors que certains s’émerveillent sur le caractère innovant d’applications telles que AirBnB, Uber ou BlaBlaCar, d’autres comme Christophe Gloser, le patron de Fidelity en France, se demandent si le développement de ces applications ne témoignent pas surtout de la paupérisation des populations !

Bref, heureusement qu’il y a les vieux pour faire tourner la « silver » économie : ils ont des moyens, consomment de la croisière, de l’avion pour leur petits enfants, des vêtements siglés pour les anniversaires, des plats cuisinés haut de gamme pour rendre les invitations… Et finissent par devenir de bons consommateurs de médicaments, passés un certain âge.

Mais… ne sommes-nous pas au début d’une nouvelle génération de sénior ? Les « vieux pauvres », dont les retraites ne sont plus indexées, qui doivent de plus en plus aider leurs petits enfants à payer leurs études quand ce n'est pas pour aider leurs enfants en chômage longue durée, dont la longévité entraine des questions de dépendance qu’on n’imaginait pas il y a 30 ou 40 ans… Une population qui aujourd’hui a du pouvoir d’achat mais dont les moyens vont eux aussi se contracter. Les Orpea et autres Noble Age vont bientôt devoir remettre leurs grilles tarifaires à plat.

FL/SL