Après un début d’année euphorique, les marchés, fidèles à un adage boursier bien connu, se sont retournés en mai… constate Nicolas Blanc, responsable de l’allocation chez Ellipsis AM. Plusieurs facteurs y ont concouru.

D’une part, l’espoir d’un rebond rapide de la conjoncture, qui avait sous-tendu la reprise cette année, ne s’est pas traduit dans les faits. Les indicateurs avancés manufacturiers ont poursuivi la forte décrue qu’ils avaient entamée au début de l’année 2018, l’indice global étant désormais passé sous la barre des 50. Les services se sont mieux tenus mais leur décroissance est également perceptible.

On notera également que les données de l’investissement productif sont en retrait, ce qui n’incite pas non plus à l’optimisme.

Mais c’est surtout l’intensification de la guerre commerciale entre les US et la Chine qui a pesé sur la confiance, avec l’annonce surprise de Donald Trump de mettre finalement en œuvre les mesures gelées pendant les discussions et de les étendre prochainement à l’ensemble des importations américaines. Son attitude vis-à-vis de Huwei révèle des motivations autres que la réciprocité des conditions d’échanges commerciaux et d’investissement.

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Face à une conjoncture fragile et des risques politiques sérieux, l’action publique apparait plus que jamais comme le seul espoir des marchés. Devant la montée de l’aversion au risque, une volte-face de Donald Trump est possible, notamment sur le dossier mexicain. La Fed pourrait aller au-delà d’une simple pause et envisager de baisser ses taux cette année, pour contrer les effets déflationnistes du ralentissement. La Chine, enfin, pourrait intensifier son soutien à l’économie, pour garder une position de négociation tenable face aux américains.