Non, on ne peut pas dire que tout va bien. Votre commentaire hier, qui se veut sans doute rassurant, est juste là pour contrebalancer l’avis de ceux qui sont toujours prêts à annoncer la fin du monde.

Reprenons les choses dans l’ordre et une par une. Le coup de tabac sur les bourses asiatiques a certainement trouvé son catalyseur dans la publication de statistiques moins bonnes que prévues. Le PMI chinois est en retrait, cela a pesé sur la bourse de Shanghai et sur les indices chinois. Après une année 2015 à peu près étale, Shanghai a perdu 12% depuis le début de l’année. En dépit de cela, la place garde une progression de plus de 35% en cumulé sur 3 ans !

Quant au Shenzhen Composite, après un recul de l’ordre de 9% depuis de l’année, il garde une progression de plus de 140% en cumulé sur 3 ans ! C’est dire si le marché dispose encore d’un potentiel de correction important ; en d’autres termes on peut dire que les marchés reprennent leur souffle.

Cependant, il y a tout de même deux choses qui m’inquiètent. D’une part, la violence des mouvements en Asie. Ils sont de nature à rendre les opérateurs fébriles et à entrainer des ventes excessives. La volatilité n’est jamais bonne conseillère, mais lorsque s’enclenche un mouvement durablement baissier alors le comportement moutonnier des investisseurs peut conduire à une spirale abyssale.

D’autre part, plus inquiétant, les répercussions sur les bourses occidentales. L’ensemble de l’économie mondiale est attentive à l’évolution de la croissance chinoise : cette dernière a pu servir de locomotive mondiale, sera-t-elle encore capable de jouer ce rôle ? La question est essentielle. En revanche, il n’est pas logique que les marchés occidentaux lâchent 5% depuis le début de l’année à Paris, 7% à Francfort, 5% à Amsterdam, entre 3 et 5% à New-York…

Si ces mouvements sur les places occidentales devaient se poursuivre, alors je crois réellement que nous aurions des raisons objectives d’être fortement inquiets !

H. M., Conseiller patrimonial au sein d’une grande banque française.